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Depuis une dizaine d’années gravitent autour de l’école plusieurs associations et groupuscules qui prétendent s’y intéresser pour l’épanouissement de nos enfants. Il ne s’agit surtout pas d’associations de parents d’élèves, connues et participant aux élections pour les Conseils d’Ecole et Conseils d’administration des établissements. En réalité, les groupuscules dont il est question agissent contre les organismes institués des écoles et surtout contre les syndicats. Tout événement lié à l’école est bon pour s’infiltrer. Les faits de racket, violence scolaire, addictions, voient tout de suite se constituer des pétitions, des projets d’intervention. Pour ces personnes, adeptes du contournement, il n’est surtout pas question de passer par les enseignants pour proposer un message de civisme. Elles veulent agir directement auprès des gouvernements pour influer sur les pédagogies et les programmes scolaires avec pour leitmotiv le retour aux anciennes méthodes et en cachette, la privatisation de l’enseignement. Mais leur principal objectif est de prélever des fonds importants auprès de donateurs et de constituer des bases de données pour diffuser leur propagande. Voici le témoignage d’un enseignant contacté par une de ces personnes : « En septembre 2016, je suis contacté par une dame originaire des Antilles et qui me dit avoir une association d’insertion sociale dans la ville de Pantin. A propos d’un fait de violence scolaire en Guadeloupe, elle cherche à nouer des contacts associatifs en Martinique pour intervenir dans les établissements scolaires contre la violence. Je lui explique que les messages de civisme sont diffusés par les enseignants dans le cadre de leur enseignement, qu’ils sont libres de choisir leurs intervenants et qu’il existe, en Martinique des associations agrées par le rectorat pour ces interventions. Une enquête rapide me permet de savoir que cette personne est quasiment seule dans son association. Je décide de ne pas donner suite à sa demande. » Quelques semaines plus tard, j’ai la surprise de recevoir une invitation à participer à un referendum sur l’école avec appel à contribution financière, de l’association SOS Education, connue pour son idéologie antisyndicale et ses propos extrémistes contre l’Education. Je conclus que la personne qui m’a contacté en septembre est le relais de SOS Education a qui elle a transmis mon adresse, contre ma volonté. Cette anecdote met en lumière la façon d’agir de groupuscules intégristes pour diffuser une idéologie antisyndicale et contraire à ce que l’on peut attendre d’un système d’éducation publique et laïque. Il convient de maintenir une grande vigilance autour de tout ce qui touche à l’école pour éviter la propagation des idées des nostalgiques d’un système réactionnaire.
26-11-2016 |