L'INTERNATIONALE (Version française stabilisée en 2007)
Couplet 1 : Debout ! les damnés de la terre Debout ! les forçats de la faim La raison tonne en son cratère : C’est l’éruption de la fin Du passé faisons table rase Foule esclave, debout ! debout ! Le monde va changer de base : Nous ne sommes rien, soyons tout !
Refrain : (2 fois sur deux airs différents)
C’est la lutte finale Groupons nous et demain L’Internationale Sera le genre humain. Couplet 2 :
Il n’est pas de sauveurs suprêmes : Ni Dieu, ni césar, ni tribun, Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes ! Décrétons le salut commun ! Pour que le voleur rende gorge, Pour tirer l’esprit du cachot Soufflons nous-mêmes notre forge, Battons le fer quand il est chaud !
Refrain
Couplet 3 :
L’Etat opprime et la loi triche ; L’Impôt saigne le malheureux ; Nul devoir ne s’impose au riche ; Le droit du pauvre est un mot creux. C’est assez languir en tutelle, L’égalité veut d’autres lois ; « Pas de droits sans devoirs, dit-elle, « Egaux, pas de devoirs sans droits ! »
Refrain
Couplet 4 :
Hideux dans leur apothéose, Les rois de la mine et du rail Ont-ils jamais fait autre chose Que dévaliser le travail ? Dans les coffres-forts de la bande Ce qu’il a créé s’est fondu. En décrétant qu’on le lui rende Le peuple ne veut que son dû.
Refrain
Couplet 5 :
Les Rois nous saoulaient de fumées. Paix entre nous, guerre aux tyrans ! Appliquons la grève aux armées, Crosse en l’air et rompons les rangs ! S’ils s’obstinent, ces cannibales, A faire de nous des héros, Ils sauront bientôt que nos balles Sont pour nos propres généraux.
Refrain
Couplet 6 :
Ouvriers, Paysans, nous sommes Le grand parti des travailleurs ; La terre n’appartient qu’aux hommes, L'oisif[3] ira loger ailleurs. Combien de nos chairs se repaissent ! Mais si les corbeaux, les vautours, Un de ces matins disparaissent, Le soleil brillera toujours !
Le Front ouvrier L’homme veut avoir du pain, oui, Il veut pouvoir manger tous les jours. Du pain et pas de mots ronflants, Du pain et pas de discours. Refrain Marchons au pas (bis) Camarades, vers note front, Range-toi dans le front de tous les ouvriers Avec tous tes frères étrangers. L’homme veut avoir des bottes, oui, Il veut avoir bien chaud tous les jours. Des bottes et pas de boniments, Des bottes et pas de discours.
L’homme veut avoir des frères, oui, Il ne veut pas de coups d'poing ni d'éperon, Il veut des hommes et pas d'messieurs, Des frères et pas de patrons.
Tu es un ouvrier, oui, Viens avec nous, ami, n’aie pas peur Nous allons vers la grande union De tous les vrais travailleurs.
Chant des survivants Usé et tombé à la tâche, Vaincu, tu terrasses la mort. Lié et tué par des lâches, Victoire, c’est toi le plus fort, plus fort, Victoire, c’est toi le plus fort. Sans gestes, sans gerbes, sans cloches, En homme, ni pleurs ni soupirs, Tes vieux camarades, tes proches, Te mirent en terre, martyr, martyr, Te mirent en terre, martyr. La terre, ton lit de parade, Un tertre sans fleurs et sans croix, Ta seule oraison, camarade, Vengeance, vengeance pour toi, pour toi, Vengeance, vengeance pour toi
Pour briser l'ardeur des meilleurs combattants, Pour vaincre l’essor ouvrier montant, Le Bourgeois fait donner sa police. Prison, tribunaux, matraqueurs, répression, Fascistes tout prêts à servir les patrons, Ont jeté tout un peuple au supplice.
Refrain Contre ce monde malade Jusqu’au jour de l’assaut final Protégeons nos camarades Qu’un régime infernal Frappe dans nos rangs Secours à nos combattants !
Martyrs blancs et noirs des pays coloniaux, Chinois et Roumains tous unis au tombeau, Innocents qu’on refuse d’absoudre Vos cris resteraient sans écho, sans espoir Si chacun de nous comprenant son devoir N’allait vers vous par le Secours Rouge.
Chacun des méfaits du bourgeois assassin Dressant contre lui tout le genre humain Porte atteinte à sa propre puissance. Unis par ses coups ceux qu’il frappe si fort Invinciblement lui préparent le sort Du tsarisme écroulé dans sa fange.
Quand nous en serons au temps des cerises Et gai rossignol et merle moqueur Seront tous en fête Les belles auront la folie en tête Et les amoureux du soleil au cœur. Quand nous en serons au temps des cerises Sifflera bien mieux le merle moqueur.
Mais il est bien court le temps des cerises Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant Des pendants d'oreilles Cerises d'amour aux robes pareilles Tombant sous la feuille en gouttes de sang. Mais il est bien court le temps des cerises Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.
Quand vous en serez au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d'amour Evitez les belles Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai pas sans souffrir un jour. Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des chagrins d'amour.
J'aimerai toujours le temps des cerises C'est de ce temps là que je garde au cœur Une plaie ouverte Et dame Fortune en m'étant offerte Ne saura jamais calmer ma douleur. J'aimerai toujours le temps des cerises Et le souvenir que je garde au cœur
Loin vers l’infini s’étendent Des grands prés marécageux. Pas un seul oiseau ne chante Sur les arbres secs et creux. Refrain Ô, terre de détresse Où nous devons sans cesse Piocher (bis) Dans ce camp morne et sauvage Entouré de murs de fer Il nous semble vivre en cage Au milieu d’un grand désert
Bruit des pas et bruit des armes, Sentinelles jours et nuits, Et du sang, des cris, des larmes, La mort pour celui qui fuit.
Mais un jour dans notre vie, Le printemps refleurira. Liberté, liberté chérie Je dirai « tu es à moi ».
Refrain Ô, terre d'allégresse Où nous pourrons sans cesse Aimer (bis)
Notre ennemi nous attaque en rafales, Son joug cruel nous opprime odieusement. Nous sommes entrés dans la lutte finale, Qui sait encore quel sort nous attend ? Mais nous prendrons en nos mains prolétaires, Le drapeau rouge de tous les travailleurs, Nous lutterons pour la cause ouvrière, La liberté et le monde meilleur.
Refrain: Frères en route, tous à la lutte ! Marche hardiment ouvrier, en avant ! (bis)
Le travailleur meurt toujours de famine, Nous ne pouvons plus nous taire mes amis, Ni retenir notre haine en sourdine, Ni avoir peur d'échafauds ennemis. Ceux qui sont morts en honneur, avec gloire, En combattant pour le monde ouvrier, Ne périrons pas dans notre mémoire, Et ne serons nullement oubliés !
Nous haïssons les tyrans et les trônes, Pour délivrer notre peuple martyr, Nous détruirons leurs palais et couronnes, N'en laisserons plus aucun souvenir.
Notre vengeance sera impitoyable Aux parasites du travail humain, Car tous leurs crimes sont impardonnables, Et notre jour de revanche est prochain