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HAITI:Pour faire capituler les patrons, la seule solution : la mobilisation ! (Lu dans : La voix des Travailleurs)

Le gouvernement de Jocelerme Privert a mis du temps pour officialiser le décret sur le salaire minimum consacrant 25% d’augmentation de salaire aux travailleurs du textile à partir du premier mai 2016 tel que voulu par le Conseil Supérieur sur le Salaire. Usant de tous leur poids politique, certains patrons avaient mis leur veto à la publication officielle du document. Il a fallu une semaine de mobilisation des travailleurs sur la zone industrielle pour qu’enfin le gouvernement consente à le faire.
 
Mais pour les travailleurs, la sortie dans le journal officiel « le Moniteur » du décret c’est une chose, son application dans les usines en est une autre. Et là, les patrons ont une grosse longueur d’avance sur les ouvriers vu que pour le moment le rapport de force dans les usines leur est complètement favorable même si par ci et par là, des travailleurs tentent de résister.
 
A la lumière des premières mesures prises par les patrons pour appliquer le décret, on constate que contrairement à leurs sous fifres aux CSS qui demandaient une augmentation de 25% pour l’ensemble des travailleurs du secteur en partant du salaire minimum à 300 gourdes, les patrons en donnent leur propre interprétation. Applicable depuis le premier mai, seuls les travailleurs qui touchaient 240 gourdes avaient droit au 25% d’augmentation de salaire car seulement cette catégorie a reçu des arriérés de 60 gourdes à la fin du mois de mai. Pour les patrons donc, l’augmentation de salaire de 25% est applicable seulement aux travailleurs qui touchaient 240 gourdes.
 
Pour bien comprendre le jeu des patrons, il faut savoir qu’ils utilisent le salaire minimum nominal seulement pour payer les congés de maladie, les congés annuels, les jours fériés ou quand il s’agit de faire d’autres vacheries aux travailleurs. En revanche pour augmenter la productivité des ouvriers, ils ajoutent toujours quelques gourdes au salaire nominal, c’est ce qu’ils appellent dans leur jargon le « salaire de production. » 
 
Prenons l’usine du patron X, sur une base de production de boites de maillots, les travailleurs groupés en module de travail, doivent exécuter 60 boites en 10 heures de travail soit de 6 heures 30 à 16 heures 30. On appelle cela « tarif ». A raison de 5 gourdes la boite, ces travailleurs gagnent 300 gourdes la journée. N’ayant pas le choix, les ouvriers de cette usine travaillent 10 heures en lieu et place des 8 heures légales et ne toucheront pas le surplus des 2 heures supplémentaires, habituellement payées 50% en plus des heures normales.
Il y a pire : le patron divise le tarif par 10 pour déterminer la productivité des modules de travail heure par heure. Si à la mi-journée, tel ou tel module de travail traîne les pieds, l’ensemble des travailleurs est renvoyé et touchera la moitié du salaire minimum nominal. Il peut s’en suivre des blâmes, des suspensions voire des révocations.
 
En réalité très peu d’ouvriers touchaient le salaire minimum de 240 gourdes. En faisant croire que le décret est applicable seulement aux catégories de travailleurs qui touchaient ce salaire, les patrons tentent de réduire presqu’à néant les effets de l’augmentation des 25%.
 
Les ouvriers rétorquent aux patrons que l’esprit du décret est d’attribuer 25% d’augmentation de salaire sur le revenu qu’ils percevaient en fonction de l’inflation, de la cherté du coût de la vie. Cette augmentation doit être applicable sur le prix de leur production de travail quel que soit le montant nominal de ce qu’ils touchaient.
Enumérer ici l’ensemble des ruses et des dissimulations des patrons dans les usines pour enlever quelques gourdes de la paye des travailleurs est impossible. Chaque patron dans ses usines s’entoure d’une armada de techniciens, d’ingénieurs, de pasteurs, de gourous avec pour mission principale le matraquage physique, psychologique des ouvriers. Mais pas seulement, ils doivent produire pour le patron un ensemble d’artifices visant à augmenter sa plus-value dans l’entreprise. Dans cet ordre-là, il n’y a que les travailleurs, s’ils ont la possibilité et la volonté de s’organiser qui peuvent déceler et dénoncer  les tripatouillages des patrons.
 
Un petit tour sur la zone industrielle donne une idée du comportement de certains au lendemain de l’entrée en vigueur du décret de 300 gourdes :
 
 
 
Premium  de André Apaid Junior
 
La famille Apaid a été l’un des plus farouches adversaires à l’idée d’augmenter à 300 gourdes le salaire minimum. Mais en contestant, Apaid voulait tout simplement enlever tout recours légal aux travailleurs car comme tous les patrons dans ce pays, seules compte pour les Apaid la loi de ses capitaux, la loi des bandes armées, la loi de pouvoir s’acheter des politiciens, des avocats.
 
Après la publication officielle du décret, le premier acte de la famille Apaid a été de licencier le président du syndicat qui était à la tête des protestations dans l’usine. Télémaque a été mis à pied  sans aucune explication par la direction des usines du groupe Apaid.
Apaid a été contraint de payer les arriérés des 25% d’augmentation de salaire aux travailleurs à la fin du mois de mai, mais seuls quelques ouvriers les ont reçus. Apaid a répondu aux autres travailleurs qu’ils n’étaient pas concernés vu qu’ils gagnaient plus que le salaire minimum de 240 gourdes.
 
Vu que les ouvriers travaillent par quota de production, ils demandent que le patron applique les 25% d’augmentation sur le prix des quotas. Celui-ci refuse. Là les ouvriers se mettent en grève.  Après deux jours de grève, Apaid leur fait la proposition d’ajouter 25 centimes  de gourdes sur le prix d’une boite de maillots qui se fabriquait à 8 gourdes, alors que 25% représentaient 2 gourdes. Mécontents, les ouvriers reconduisent leur mouvement de grève et finalement Apaid consent à ajouter les 25% seulement à partir d’une certaine quantité de travail à la journée, soit 50 boites. Seuls les modules de travail qui produiront cette quantité toucheront la boite à 10 gourdes. Mais produire 50 boites de maillots à la journée est presque hors de portée de la force productive de la majorité des travailleurs
 
Même tactique à SISA chez Alain, en grève pendant plus de deux semaines, les ouvriers ont finalement accepté de reprendre le travail après seulement une augmentation de 12,5% apportée au prix de la boite qui se faisait à 8 gourdes.
 
# 52-53 Parc Sonapi
           
Le patron coréen divise le salaire des 450 gourdes que gagnaient les ouvriers avant le décret en deux parties, 240 gourdes qui correspondaient au salaire minimum, 250 gourdes qu’ils gagnaient en faisant des  heures supplémentaires. Au final, en lieu et place des 112 gourdes et demie qui représentent les 25% d’augmentation, le patron a seulement ajouté 60 gourdes.
 
ISIS SA chez Charles Henry Backer :
Charles Henry Backer,  l’ex candidat malheureux à la présidence, a choisi de son côté la politique de la terre brûlée. S’il a payé les arriérés à l’ensemble des travailleurs, en revanche il a décidé de s’en prendre fortement aux travailleurs pour des raisons connues de lui seul. Il a pris une kyrielle de mesures tendant à réduire drastiquement le revenu des ouvriers.
 
Avec un salaire très bas, pour gagner quelques gourdes de plus, les ouvriers sont toujours à l’affût des heures supplémentaires, du travail le samedi et les jours fériés. C’est pour le moment la seule façon pour eux d’arrondir leurs fins de mois. Non seulement Baker n’a pas appliqué le nouveau décret des 300 gourdes, mais il a augmenté tous les quotas de travail sans compensation de salaire. Il a en outre annulé les heures supplémentaires, le travail du samedi et les jours fériés. Le jour de la paye, les travailleurs étaient exaspérés. Leur maigre revenu était divisé par deux, voire plus pour certains. C’est la grogne depuis le début de l’application de ces mesures scélérates.
 
Mais les ouvriers n’ont pas encore dit leur dernier mot, la colère et l’indignation mêlées à leurs souffrances séculaires finiront peut être par les pousser à la lutte, eux aussi.




Bilan des deux ans de Martelly : ses principales promesses de campagne restent « à l’oral » !

Le 14 mai prochain ramènera le second anniversaire de l’investiture de Michel Martelly comme président de la République. Il ne ratera pas cette occasion  pour festoyer comme d’habitude mais aux frais de la République  et surtout pour  inonder la population de mensonges à propos de ses réalisations. C’est un mythomane né. Mais son bilan n’est pas difficile à dresser...Lire la suite dans le document ci-dessous

Bilan de 2 ans de Marthely


En Gwada: Twóp sé twóp. Halte à l'empoisonnement de nos populations

Tous dans la rue le 1ER juin !
 
   L'épandage aérien est interdit sur le territoire français par une directive européenne de 2009, dont les modalités d'application sont précisées par la Loi  Grenelle 2 de 2010. Après 30 ans de chlordécone, l'enchaînement scandaleux des dérogations accordées par les préfets successifs en Guadeloupe, comme en Martinique, au nom de l'Etat, rend cette mesure illimitée et  ne révèle aucune volonté d'aboutir dans l'immédiat à des solutions plus adaptées au respect de l'Environnement.
C'est donc un crime qui se perpétue !
     Les engins des groupements bananiers déversent sur nos têtes des tonnes et des tonnes de produits toxiques tandis que les Antilles consomment, par unité de surface, trois fois plus de pesticides qu'en France .Une pollution de plus toujours au service des mêmes !  Les responsables gouvernementaux  se rendent complices de ceux qui, pour le seul profit, continuent de mettre en danger la santé de nos populations en particulier celle de nos enfants
C'est donc une attitude  scélérate !
   Nous ne pouvons plus longtemps tolérer que ces pratiques servant les intérêts d'une minorité, fassent peser des menaces supplémentaires sur la qualité de nos sols, de la flore et de la faune, de nos cours d'eau et de nos eaux de mer déjà sérieusement pollués, sur l'avenir du tourisme dans nos îles
   Ils disent vouloir sauvegarder des emplois . Manti a mantè !  Des milliers de travailleurs ont été déjà été licenciés dans le secteur de la banane et demain, quand ça les arrangera, les planteurs n'auront aucun scrupule à poursuivre ce sale boulot. A l'heure actuelle, à cause des zones de pêche interdites, le chômage plonge dans la détresse un grand nombre de marins pêcheurs et jusqu'ici, l'Etat ne leur propose rien de concret pour  les aider à se restructurer.
  En Guadeloupe, quatre associations, regroupées au sein du Collectif sont allées en référé et ont obtenu l'annulation de la deuxième dérogation par le Tribunal administratif. Mais le Ministre de l'Agriculture a fait appel de cette décision, prouvant d'une part, son soutien indéfectible au lobbying bananier, et d'autre part son entière indifférence envers une opinion populaire largement opposée à la reprise de l'épandage aérien ( 87% selon le sondage du France Antilles du14/10/12)
C'est donc une position injustifiée !
   Nous appelons au sursaut citoyen de tous les hommes, de toutes les femmes et surtout de tous les jeunes . Ensemble  mobilisons-nous pour  :
                          - le respect de nos droits
                          - la sauvegarde de notre environnement
                          - la préservation de notre santé et surtout de celle de la jeune génération
                          - l'ouverture du procès du chlordécone
 Ensemble luttons pour qu'un arrêt immédiat et  définitif soit mis à l'épandage aérien de pesticides
 
 Jen kon matrité doubout  !  Konba dèyè pókó mannyé !
Soyons tous responsables et mobilisons-nous le 1er Juin .
            Rendez-vous : Place de la Victoire de Pointe-à-Pitre à 9h                                      
 
Le Collectif Vigilance Citoyenne contre l'épandage aérien
 
                         
 



En Colombie des dirigeants syndicaux sont la cible d’assassins.

Aujourd’hui en Colombie, le climat d’insécurité se traduit  par des intimidations directes à l’encontre des dirigeants nationaux du mouvement syndical.
Selon certaines informations, des menaces ont été proférées durant les derniers jours contre des dirigeants syndicaux régionaux et nationaux tant de la CGT que de la CUT.
Mais pire encore, un dirigeant syndical reconnu des coupeurs de canne, Juan Carlos Pérez Muñoz, a été assassiné le 28 janvier alors qu’il se rendait à son lieu de travail dans la raffinerie La Cabaña, dans la vallée du Cauca, dans le sud-ouest du pays.
Avec Juan Manuel Santos au pouvoir, c’est l’histoire qui se répète. Car si Uribé a été accusé de nombreuses fois de couvrir les meurtres de syndicalistes, l’actuel président ne semble pas vouloir prendre les mesures nécessaire pour mettre un terme à l’impunité et à enquêter sur ces faits criminels afin de punir leurs auteurs.
En fait il faut se rappeler que Juan Manuel Santos a fait ses « preuves » sous la mandature d’Uribé et a son époque a fait couler beaucoup de sang. Manuel Santos c’est avant tout le fidèle gardien de l’ordre des puissants dans cette partie du globe. Les Farc en savent quelque chose ainsi que nombre de membres de la société civile.
Avec son pouvoir basé sur la terreur, le président Manuel Santos ne fait qu’interpréter son rôle de gardien de l’ordre que lui a dévolu l’impérialisme dans cette partie du monde.
 



Un rapport accablant : Trinité-et-Tobago les restrictions excessives au droit d’organisation des travailleurs.

7 mars 2012 : La CSI publie, aujourd’hui, un rapport sur les normes fondamentales du travail en Trinité-et-Tobago, dont la parution coïncide avec l’examen de la politique commerciale de ce pays à l’OMC. Le rapport relève des restrictions prohibitives aux droits d’organisation, de négociation collective et de grève ; à titre d’exemple, pour être autorisé à mener des négociations collectives, un syndicat doit représenter 51 pour cent des travailleurs, une condition jugée excessive. Les personnels domestiques figurent parmi diverses catégories de main-d’œuvre qui se trouvent exclues de la Loi sur les relations professionnelles et ne sont, dès lors, pas en droit d’adhérer aux syndicats ou de jouir de leur protection.
Le pouvoir de négociation est encore plus affaibli dans la pratique. Outre le fait que les employeurs refusent fréquemment de négocier, les autorités gouvernementales ont investi un seul département de la responsabilité de négocier la convention collective pour le secteur tout entier, ce qui provoque d’importants retards de procédure.
D’après le rapport, la loi offre une protection insuffisante contre la discrimination à l’égard des femmes, des personnes séropositives ou atteintes du sida et des personnes handicapées. Les femmes s’affrontent à un écart salarial de 20 pour cent et accusent un taux de chômage considérablement plus élevé que les hommes.
La législation ne protège pas les enfants contre certaines formes de travail dont les conditions relèvent de l’exploitation, ni contre la traite des personnes. Le recours au travail des enfants, pourtant interdit, survient néanmoins dans la pratique, principalement dans le secteur agricole.
 



Interviews de Toni Moore la situation des travailleuses domestiques à la Barbade.

27 janvier 2012 : « Une dignité retardée ne doit pas être une dignité refusée »
Toni Moore, Secrétaire générale assistante du Syndicat des travailleurs de la Barbade (1), était au cœur des négociations précédant l’adoption de la convention sur le travail domestique (2), en juin dernier à l’OIT. Elle passe en revue les avancées et nouveaux défis liés à cette convention et la situation des travailleuses domestiques à la Barbade.
Où en est la syndicalisation des travailleuses domestiques à la Barbade ?
Nous n’avons malheureusement commencé à nous intéresser à ce secteur que depuis deux ans, lorsqu’il a été placé à l’ordre du jour du Conseil d’administration de l’OIT. La difficulté d’organiser les travailleuses domestiques et le peu de plaintes reçues de leur part expliquent pourquoi nous n’avions pas perçu ce secteur comme une priorité plus tôt. En nous y intéressant de plus près, nous avons compris que nous avions la possibilité d’apporter de grandes améliorations dans la vie de ces travailleuses. Nous avons commencé à organiser des forums publics, des rencontres au cours desquels nous les éduquons au sujet de leurs droits. Nous avons mis en place une ligne d’urgence où les travailleuses domestiques peuvent nous appeler en cas de problème. Tous les travailleurs peuvent former ce numéro, mais il est plus particulièrement important pour les travailleuses domestiques car beaucoup d’entre elles ne sont pas des membres payantes de notre syndicat, il fallait donc leur fournir une possibilité d’entrer facilement en communication avec nous.
Le processus d’affiliation des travailleuses domestiques est assez lent car la plupart d’entre elles sont des migrantes issues d’autres pays des Caraïbes et se trouvent en situation irrégulière à la Barbade. Nous n’avons évidemment pas l’intention de dénoncer aux autorités leur statut irrégulier mais elles craignent néanmoins de nous contacter. Beaucoup d’entre elles acceptent donc des violations de leurs droits.
Notre législation nationale ne nous autorise à négocier collectivement de la part de travailleurs que lorsque nous représentons plus de 50% de la main-d’œuvre. Comme les travailleuses domestiques sont employées par des individus, négocier en leur faveur de la même façon que pour les autres travailleurs est difficile, mais nous pouvons les conseiller. Nous parlons en leur nom au sein du dialogue social national, nous poussons le gouvernement à adapter les législations et pratiques qui ont un impact sur les travailleuses domestiques.
L’adoption en juin dernier d’une nouvelle convention internationale du le travail domestique va-t-elle changer quelque chose pour les travailleuses domestiques de la Barbade ?
Lors de cette Conférence internationale du Travail de juin 2011, la ministre du Travail de la Barbade a déclaré que notre gouvernement ratifierait et appliquerait la convention. Or, la législation qui les concerne est très archaïque, elle n’a plus été révisée depuis des années. Un aspect à améliorer sera leur accès à la sécurité sociale. Comme aucune cotisation n’est payée en leur faveur ni de leur part, elles n’ont pas droit à la même sécurité sociale que les autres travailleurs. La ratification de la nouvelle convention obligera les autorités à mettre en place un système permettant à ces travailleuses domestiques de bénéficier des mêmes droits à la sécurité sociale que tous les autres travailleurs. La convention stipule en effet que toute sécurité sociale appliquée aux autres travailleurs doit l’être également aux travailleuses domestiques, qu’elles y contribuent ou pas.
Cela dit, je pense qu’à la Barbade comme dans d’autres pays, beaucoup de travailleuses domestiques ne s’identifieront pas entièrement aux dispositions de la convention en ce qui concerne la sécurité sociale : elles se disent qu’elles ne gagnent pas suffisamment pour être intégrées dans un système de sécurité sociale, que leur salaire est déjà tellement bas qu’elles préfèrent ne pas subir une déduction pour cotiser à un tel système. Notre tâche ne se limite donc pas à faire pression sur les gouvernements pour ratifier et mettre en œuvre la convention 189 mais aussi à encourager les travailleuses domestiques à coopérer à son application. Nous devons les aider à comprendre qu’un accès à la sécurité sociale ne se limite pas à affecter leurs revenus à court terme, qu’il offre un potentiel de changement important dans leur vie et dans celle de leur famille.
Au-delà de l’accès à la sécurité sociale, d’autres dispositions de la convention peuvent-elles changer la vie des travailleuses domestiques ?
La convention prévoit des contrats écrits, alors qu’énormément de travailleuses domestiques de par le monde travaillent sans document spécifiant les types de tâches à remplir, leurs horaires de travail, la façon dont sont payées les heures supplémentaires, les congés, etc. Elle comporte également des dispositions importantes pour la santé et la sécurité au travail. Et si les pays qui ont voté en faveur de la convention prennent les mesures pour la ratifier et l’appliquer, leurs travailleuses domestiques auront enfin la possibilité de prendre les congés prévus dans leurs législations respectives (congés annuels, congés parentaux, congés de maternité, etc.). C’est une avancée énorme : les travailleuses domestiques travaillent pour rendre les gens heureux, pour améliorer leurs vies familiales, leur permettre de sortir, d’obtenir un emploi dans une structure d’emploi formelle, etc. L’adoption de cette convention donne aux travailleuses domestiques l’opportunité d’atteindre le même équilibre entre vie privée et vie professionnelle, de pouvoir rentrer chez elles le soir et passer du temps avec leurs enfants, d’avoir une période de 24 heures chaque semaine à dédier à leur vie personnelle, d’avoir la possibilité de prendre des congés, de planifier les mêmes voyages que leurs employeurs, etc.
Votre syndicat peut-il jouer un rôle pour aider les syndicats des plus petits pays de votre région à favoriser l’application de cette convention ?
Oui, c’est notre objectif, nous voulons aider à renforcer le réseau international des travailleuses domestiques (3) dans la région, mettre la pression aux côtés des syndicats internationaux pour que les Etats membres de la région adaptent leurs législations. A la dernière Conférence internationale du travail, la ministre du Travail de la Barbade s’est aussi engagée à encourager les autres pays du GRULAC (4) à adapter leur législation en fonction de la nouvelle convention.
Lors de la dernière Conférence internationale du Travail, vous avez exercé la fonction de vice-présidente du groupe des travailleurs au sein de la Commission des travailleurs domestiques, suite au retour de Mme Yakob dans son pays (Singapour). Une fonction cruciale à l’heure où le vote d’adoption de la nouvelle convention sur le travail domestique n’était pas acquis…
Je tiens à souligner que Mme Yakob a énormément œuvré pour faire avancer la cause des travailleuses domestiques au cours de ces deux dernières années. Elle a malheureusement dû quitter la Conférence plus tôt cette année, et j’ai eu l’opportunité de la remplacer une semaine avant l’adoption de la Convention. C’était un honneur de pouvoir remplir cette tâche, j’avais confiance en moi, mais je ressentais également de l’humilité devant l’opportunité de jouer un rôle plus important dans la dernière ligne droite en vue de l’adoption de cette convention si importante. Très peu de jeunes femmes sont impliquées au niveau de la direction dans le mouvement syndical international, et même si mon rôle était modeste, je trouve important qu’une femme jeune issue d’un pays en développement ait pu concrétiser un tel travail.
Certains estiment que la disposition de la convention qui stipule que les travailleuses domestiques ont droit au salaire minimum est difficilement applicable...
Si nous acceptons que le travail décent signifie les mêmes conditions de travail, la même protection sociale, les mêmes droits pour tous et toutes, il ne peut y avoir de discrimination à l’encontre des travailleuses domestiques. La fixation d’un salaire minimum peut nécessiter des réorientations au sein des ménages pour que les travailleuses domestiques reçoivent ce à quoi elles ont droit. Certains disent que la ratification de cette norme engendrera des pertes d’emplois pour les travailleuses domestiques car des employeurs n’auront pas les moyens de les payer, mais le dialogue social doit intervenir. Une convention internationale ne dit pas uniquement « l’Etat membre va faire ceci ou cela » : beaucoup de dispositions, surtout celles qui ont des implications financières, prévoient un dialogue avec les organisations les plus représentatives d’employeurs et de travailleurs afin que des solutions soient négociées. Ce n’est pas toujours facile.
Au cours de ces deux dernières années de discussion, les employeurs et certains gouvernements ont insisté sur l’importance de nous assurer que les normes soient « ratifiables », ce sur quoi nous étions d’accord. Mais allions-nous prendre comme objectif le plus petit dénominateur commun ou le dénominateur commun le plus élevé ? Nous avons opté pour la deuxième solution, tout en reconnaissant que tout ne serait pas réalisable dans chaque Etat membre du jour au demain. La convention ne va pas changer la vie des travailleurs domestiques dans tous les pays immédiatement, ni au cours des cinq prochaines années, mais il est important que les gouvernements aient marqué leur accord sur des principes fondamentaux et le fait qu’ils doivent œuvrer pour les appliquer, réviser leurs législation sur les salaires, les horaires de travail, de santé et sécurité, etc. Certains pays prendront plus de temps pour tout appliquer, mais une dignité retardée ne doit pas être une dignité refusée.
 18-02-2012



CGTG:Lettre ouverte à Monsieur Directeur Général du CHU PPA

(En réponse à sa lettre du 7 novembre 2011)
 
Dans une lettre adressée à « tous ceux qui exercent des responsabilités au CHU », vous nous faites part des difficultés de  l’hôpital.Là-dessus, rien de nouveau...
 Monsieur  le directeur, nous  ne sommes pas des enfants attardés, et sommes tous conscients, et ce, depuis des années, des extrêmes difficultés du CHU comme du secteur de la santé en général en France et plus graves encore en Guadeloupe.
Nous sommes aux avant-postes pour exiger le plus vite possible la construction effective du nouveau CHU…Lire la suite dans le doc ci-dessous

CGTG lettre ouverte
 


Haïti : Solidarité avec les ouvriers de la zone franche

28 octobre 2011 : La CSI, avec ses organisations affiliées la CTH, la CTSP et la CSH, a vigoureusement protesté contre les licenciements récents de plusieurs dirigeants syndicaux au sein de diverses entreprises de la zone franche. Ces faits sont d’autant plus graves qu’ils se sont produits dans les heures qui ont suivi la reconnaissance de leurs syndicats respectifs par le Ministère du Travail.
Dans une lettre adressée au Président Joseph Martelly, la CSI dénonce ces révocations antisyndicales, qui constituent une violation du Code du Travail haïtien, des conventions 87 et 98 de l’OIT et des clauses de la Loi HOPE/HELP. Voir la lettre pour les détails des violations
« Les autorités doivent agir’ sans délai pour assurer que tous ces syndicalistes licenciés injustement soient réintégrées immédiatement à leur poste. » a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Il est essentiel qu‘un climat de plein respect des principes essentiels de la liberté syndicale soit mis en place au sein des zones franches et que le dialogue entre partenaires sociaux, instrument par excellence pour consolider la paix sociale, soit pleinement promu.”
“La dégradation de la situation des travailleurs et travailleuses de la zone franche est inacceptable. Les autorités doivent prendre des mesures urgentes” a déclaré la secrétaire générale de la CSI.
 

Lettre de protestation du CSI


La reconstruction d’Haïti: le travail décent et le rôle des syndicats

Anthony Jones, représentant résident de la CSI et de la Confédération syndicale des travailleurs et travailleuses des Amériques en Haïti fait le point sur l’urgence d’insérer le travail décent au cœur de la reconstruction. Il insiste sur l’importance de la formation dans la stratégie de soutien à apporter au mouvement syndical haïtien.
-Jusqu’ici, quel a été le rôle du travail décent dans le cadre des efforts de reconstruction ?
La question du travail décent n’a pas été abordée dans le cadre de la reconstruction. C’est la création d’emploi qui attire toute l’attention, et non pas le travail décent. Les équipes travaillent sur le court terme et ne s’occupent pas des normes nécessaires à la protection des travailleurs ni du respect des droits de ceux-ci. Les efforts visent à recréer Haïti tel qu’il était avant le séisme. Les pratiques mises en place sont celles qui existaient déjà auparavant. Par conséquent, l’agenda du travail décent est réellement incontournable dans le cadre de la reconstruction et de la création d’un nouvel Haïti.
-Les syndicats sont-ils prêts à relever un tel défit ?
Les syndicats haïtiens sont, à de nombreux égards, le reflet de l’état de l’économie. Le secteur formel du pays n’emploie que 2 % de la population active totale. Cette situation a un impact très grave sur la capacité de fonctionnement des syndicats. Quand l’économie formelle est solide, il est plus aisé pour les syndicats d’agir et de peser plus lourd.
Il est donc essentiel de réorganiser Haïti et d’aider les syndicats à capter de nouveaux membres. C’est l’un des principaux défis que doit relever le mouvement syndicaliste international. La tâche est ardue, elle le serait partout dans le monde ; le problème ne concerne pas uniquement Haïti. Mais le rôle de l’économie souterraine a logiquement et sensiblement réduit celui des syndicats. Pour relever ce nouveau défi, ils ont besoin d’un soutien accru et de ressources supplémentaires.
-La formation est donc l’un des principaux besoins d’Haïti.
Tout à fait. Cette question fait l’unanimité chez les syndicats et les partenaires de la société civile. La formation est la seule solution pour aider Haïti à s’extirper de la situation où se trouve le pays. Les syndicats ont besoin de formation dans de nombreux domaines. Tout d’abord, nous devons commencer à remplir le vide laissé par les personnes qualifiées qui, depuis des années, émigrent en masse à l’étranger.
Ensuite, il existe plusieurs générations qui ignorent certains droits et pratiques qui devraient être en place. Pourquoi ou comment sont-ils censés l’être, quelles sont les normes minimales et les protocoles ? Dans le bâtiment, par exemple, les ouvriers ne portent aucun équipement de protection ; ils travaillent la tête et les mains nues. Le mouvement syndicaliste international peut et doit agir dans ce domaine. Le secteur y gagnerait en sécurité. L’objectif est de créer une classe d’ouvriers bien formés et efficaces qui contribueraient grandement au processus de reconstruction.
-Qu’est-ce que le mouvement syndicaliste international peut faire d’autre pour venir en aide aux ouvriers haïtiens ?
Les syndicats internationaux peuvent, à l’échelle nationale, faire pression auprès des pays donateurs pour qu’ils soutiennent le travail décent et les programmes d’éducation et de formation des travailleurs. Le mouvement syndicaliste haïtien ne dispose que d’une marge de manœuvre extrêmement réduite pour convaincre les agences gouvernementales et les bailleurs de fonds d’honorer leurs promesses. Les syndicats internationaux peuvent encourager et soutenir les réformes stratégiques et politiques pour que des emplois décents soient créés et que les droits des travailleurs soient respectés.
Cette pression peut également contribuer à multiplier les possibilités d’élargir les programmes de sensibilisation ou de fournir de meilleurs services aux travailleurs et à leur famille. En alliant les efforts internationaux et nationaux au sein d’une approche stratégique uniforme, les travailleurs du monde entier collaboreront à la reconstruction et à la renaissance du pays.
-Nous savons qu’il existe un problème historique en matière de liberté d’association et d’antisyndicalisme en Haïti. Aujourd’hui, quelle est la situation ?
Les lois n’existent que sur le papier. La plupart des syndicats n’ont pas les moyens d’agir. Qui plus est, les travailleurs vivent dans la peur et l’intimidation. Ils savent que toute rumeur ou tentative de s’organiser ou de promouvoir les syndicats est une menace pour leur emploi. Les exemples ne manquent pas, ici ou ailleurs, de personnes qui ont tenté de soulever certaines questions ou de promouvoir le changement et qui, par représailles, ont été licenciées.
Compte tenu de la pénurie d’emplois, les travailleurs n’osent en aucune façon irriter leur employeur. Par conséquent, ce n’est pas seulement le syndicalisme, mais également un ensemble d’actions pouvant améliorer les conditions des travailleurs qui ne sont pas abordés ni débattus. Pour mieux protéger les travailleurs et appliquer les normes qui existaient auparavant, des changements importants et fondamentaux doivent prendre corps



Martelly au service des riches grâce aux votes et à la pression des pauvres ! (Publié dans le journal "La Voix des Travailleurs")

C’est le signal qu’a lancé Michel Martelly après sa victoire aux élections présidentielles. Bien avant, pendant sa campagne électorale, il s’était gardé de prononcer le mot « riches » tout en dénonçant la misère comme si cette misère était une fatalité, un phénomène sorti de nulle part.
En quête de sources de financement pour ses projets électoraux, Michel Martelly, endossant déjà la fonction présidentielle, a choisi de ne pas s’adresser aux classes possédantes du pays. Il s’est plutôt tourné vers les Etats-Unis le 19 avril dernier où il s’est rendu pour une visite officielle de 3 jours en vue de tendre sa sébile aux dirigeants des Bailleurs de fonds internationaux.
Il s’est donc entretenu notamment avec le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick ainsi qu'avec Dominique Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international. Le futur président voulait être informé des projets de ces institutions pour Haïti, a-t-il dit.
Fier de son voyage au cours duquel il a parlé et serré la main à des grandes personnalités du monde capitaliste, le président fraîchement élu a l’air d’ignorer ce que représentent la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) pour « le système » qu’il a dénoncé pendant sa campagne électorale. Ce sont deux organismes internationaux au service des grandes puissances, des Etats-Unis en particulier. Ils octroient des prêts aux Etats des pays pauvres sous prétexte de les aider à combattre la pauvreté, la misère, à promouvoir l’éducation et la santé pour tous, etc. Mais dans la réalité, on constate que ces pays pauvres s’appauvrissent chaque jour davantage à force de payer les intérêts de ces dettes.
Le FMI, par exemple, qui s’est fait une triste réputation dans les pays pauvres en général, a une grande part de responsabilité dans le démantèlement des services publics en Haïti et surtout dans la privatisation des entreprises publiques qui s’est traduite par la révocation de milliers d’employés, par l’augmentation du chômage et de la pauvreté. Sans dédouaner, bien entendu, les dirigeants politiques et économiques du pays qui servent de relais locaux à ces instruments au service des grandes puissances.
Pour octroyer un prêt, quel qu’il soit, à un Etat de pays pauvre, le FMI impose ses conditions et ses diktats à ce dernier qui sont notamment l’adoption de mesures se traduisant par des sacrifices imposés à la majeure partie de la population, c’est-à-dire aux classes pauvres, aux petites bourses mais pas aux riches.
En se précipitant dans les bras de ces requins internationaux, le nouveau chef de l’Etat montre clairement sa volonté de saigner encore plus les couches pauvres qui l’ont porté au pouvoir tout en protégeant la bourgeoisie locale.
En outre, les trois dernières mesures envisagées pour financer notamment l’éducation gratuite viennent confirmer sa volonté de ne pas toucher aux fortunes des riches de ce pays. Martelly a annoncé des prélèvements obligatoires sur les appels internationaux, les transferts d'argent et sur la Borlette. Comment compte-t-il s’y prendre ?
« Au niveau des compagnies téléphoniques, les personnes qui appellent Haïti depuis l'étranger, sur ces appels seront prélevés 5 centimes par minute. En faisant le calcul du nombre de minutes qu'Haïti reçoit par mois, cela fait 3,5 millions de dollars que nous pouvons générer chaque mois pour l'éducation.
Pour les compagnies de transfert, pour que nous puissions envoyer nos petits gratuitement à l'école, nous pensons que c'est un droit que nous avons de leur proposer que pour chaque transfert elles nous reversent un dollar, a déclaré le nouveau chef de l’Etat ». 5
Pour ce qui a trait à la Borlette, il avait déjà expliqué pendant la campagne électorale qu’il prélèverait 10% sur chaque gagnant.
Dans sa conférence de presse du 27 avril dernier, il a précisé qu’il a choisi de taxer les plus aisés. Pourtant, dans les trois cas, ce ne sont pas ces derniers qui sont taxés, ce ne sont pas les propriétaires ou les actionnaires qui sont ciblés mais les clients. Pour les compagnies téléphoniques, il a ajouté que ces dernières n’ont pas de problèmes. Comment pouvaient-ils avoir des objections parce que les taxes en question ne toucheront pas leurs dividendes. Ils feront charger les clients qui vont subir cette taxation. La majorité des appels téléphoniques se font surtout entre pauvres de pays riches et de pays pauvres. Les plus aisés utilisent l’internet et autres moyens pour communiquer.
Pour les transferts, c’est le même cas de figure. On sait qu’une bonne partie de la population pauvre ne survit que grâce aux transferts effectués par leurs proches à l’étranger. Dans les maisons de transfert qui poussent comme des champignons, ce ne sont pas des riches qui y font la queue mais des pauvres qui vont devoir recevoir un dollar américain en moins, donc 40 gourdes. En clair, cela se traduira par quelques cuillères de
riz en moins dans les plats des petits que
Martelly souhaite envoyer à l’école.
En ce qui a trait à la Borlette, c’est évident que ce ne sont pas les riches qui y jouent. C’est bien le pauvre à qui la société laisse croire qu’un ticket de borlette pourra l’aider à sortir de sa situation misérable comme le pasteur qui prêche à ses fidèles pauvres qu’ils seront riches et rassasiés dans le ciel après leur mort. Le pauvre qui a la chance de gagner a déjà perdu en général 20, 30 voire 50 fois plus du montant gagné. C’est de l’escroquerie. Mais là encore, Martelly ne taxe pas les propriétaires des banques de borlette mais les acheteurs, c’est-à-dire les pauvres.
Pourtant, les propriétaires des grandes agences de transferts, des banques de borlette, les grands actionnaires des compagnies téléphoniques, les banquiers, les patrons de la zone industrielle, les grands commerçants, etc. disposent de beaucoup d’argent pour qu’ils soient taxés en vue de trouver de l’argent pour financer des projets dans l’intérêt des couches pauvres de la population. Pourquoi Martelly n’envisage pas des impôts progressifs sur les grandes fortunes de ce pays ? Il ne le fera pas puisqu’il est le vil serviteur de ces sangsues..
 



Appel UGTG

L’Etat colonial français veut se venger après la fière mobilisation du peuple Guadeloupéen avec le LKP en 2009. Il veut se venger et singulièrement de l’UGTG.
Depuis la suspension de la grève générale qui a abouti à la signature de l’Accord sur les salaires du 26 février (Accord BINO) et à la signature du protocole du 4 mars 2009, l’Etat français n’a pas cessé de harceler les travailleurs, en particulier ceux de l’UGTG, en les condamnant à des peines de prison ferme ou avec sursis, à des milliers d’euros d’amendes, en les mettant en garde à vue, en diabolisant, en discréditant sans cesse l’action syndicale.
Les magistrats français se sont mobilisés le jeudi 10 février 2011 pour défendre l’indépendance de la justice et cela en réponse aux propos de Nicolas Sarkozy mettant en cause la responsabilité des juges et des policiers suite à l’assassinat de la jeune Laëtitia en France. Cette mobilisation avait pour but de réaffirmer la séparation des pouvoirs d’une part, tout en mettant en exergue le manque de moyens pour rendre la justice « au nom du peuple Français », d’autre part. Ce mouvement s’est normalement étendu à la Guadeloupe. Mais, au vu de ce qui se passe dans notre pays nous sommes amenés à nous poser la question : la justice est-elle réellement indépendante en Guadeloupe ?
 
Car en Guadeloupe, la machine répressive fonctionne à plein régime ; jugez-en vous-mêmes à travers ces quelques exemples parmi tant d’autres :
 
Mardi 14 Septembre 2010, l’ensemble de la salle d’audience (y compris la prévenue Régine DELPHIN déléguée syndicale de l’UEC-UGTG (Union des employés du commerce) est évacuée à la demande du président du tribunal qui refuse à notre camarade le droit légitime de s’exprimer en créole. Elle est condamnée à  sans avoir pu se défendre ni son avocat plaider, à un mois de prison avec sursis et plus de 10 000 euros d’amendes par la Cour d’Appel de Basse-Terre pour des faits liés à la mobilisation des salariés de la société SODIMAT qui exigeaient l’application de l’accord BINO.
 
Charly LENDO et José NAEJUS (Dirigeant de l’UGTG et l’UTHTR, Union des Travailleursde l’Hôtellerie et de la Restauration) sont convoqués devant le tribunal de Basse-Terre. A l’audience, le président, visiblement embarrassé, fait remarquer au procureur la faiblesse de l’accusation. Et pourtant, nos deux camarades, reconnus innocents dans cette affaire montée de toutes pièces entre la direction de l’hôtel, la gendarmerie et la préfecture, sont condamnés à 1000 euros d’amendes pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement ADN.   
 
Charly LENDO et Tédy COUPIN (Dirigeants de l’UTHTR-UGTG, C. Lendo est aussi secrétaire général adjoint de l’UGTG) sont convoqués devant les tribunaux à la demande des patrons de l’hôtellerie qui se plaignent d’avoir été menacés par les deux camarades dans le cadre des réunions NAO. Une simple plainte du patron de GHTHG (Groupement des Hôteliers de Guadeloupe) aura suffi pour faire convoquer nos deux camarades devant les tribunaux.
Pourtant, Bruno TIMA, délégué du personnel à la Distillerie DAMOISEAU, se présente à la gendarmerie du Moule pour déposer plainte contre Hervé DAMOISEAU, gérant de l’usine, car ce dernier l’aurait menacé de mort en représailles au mouvement de grève en cours. Curieusement, la gendarmerie du Moule refuse d’enregistrer la plainte.
 
Gabriel BOURGUIGNON, Secrétaire Général de l’UTAS-UGTG, Dirigeant de l’UGTG qui a déjà passé un mois en captivité sans procès en 2002 et libéré suite au versement d’une caution de 15 000 euros. Il est à nouveau convoqué devant les tribunaux ainsi que Michel MADASSAMY dans l’affaire dite « TEXACO – SARA ».
  
Rappelons-nous aussi l’information judiciaire ouverte par le parquet, après la signature de l’accord général du 04 mars, à l’encontre d’Elie DOMOTA, Secrétaire Général de l’UGTG, pour incitation à la haine raciale et à l’extorsion de signature. Cette tentative de déstabilisation faisait suite à une première tentative d’intimidation du porte parole du LKP pour incitation à la commission de meurtre et tout cela afin, une fois de plus, de jeter le discrédit sur l’UGTG et sur le LKP.
 
Ce sont aussi, dix jeunes de Petit-Canal emprisonnés pendant un mois sans procès, car soupçonnés, sans aucune preuve, d’être à l’origine d’un incendie durant le mouvement LKP. Ils doivent pointer chaque semaine à la gendarmerie.
Aujourd’hui encore, ce ne sont pas moins d’une quinzaine de militants de l’UTHTR-UGTG et de  travailleurs dont : Yanise FONTAINE, Bétrice CHARLES, Blaise YENGADESSIN, Franck DAMBA, Elie DOARED, Betty MONTOUT, Florent LATCHOUMAYA, Alix LENDO, Téty COUPIN, Julio LENDO, Edmonde POLIPHENE qui sont convoqués devant un juge d’instruction pour être mis en examen pour homicide involontaire indirect, blessures indirectes, mise en danger de la vie d’autrui et entrave à la liberté de la circulation. La justice française veut les rendre responsables, et singulièrement Charly LENDO, de la mort accidentelle d’un jeune cyclomotoriste en février 2009 durant le mouvement LKP.  
 
Et pendant ce temps, l’enquête sur la mort de Jacques BINO, militant CGTG et membre du Mouvman Kiltirel AKIYO, aura été bâclé. Les patrons qui avaient organisé des milices contre les travailleurs en lutte n’ont jamais été entendus.
 
Les avocats qui défendent l’UGTG sont eux aussi menacés. C’est le cas de Maître SarahARISTIDE, qui a fait l’objet de menaces, d’intimidations et d’agressions et qui a même été sauvagement molesté par des gendarmes le 22 octobre 2010 alors qu’elle tente de rentrer dans le palais de justice pour assurer la défense de Charly LENDO convoqué pour refus de prélèvement ADN. Cette agression a entraîné une interruption de travail. Une plainte a été déposée par l’avocate, et  une motion de solidarité adoptée par le Barreau de l’Ordre des avocats de Guadeloupe qui s’est constitué partie civile.
Sarah ARISTIDE et son confrère Patrice TACITA ont été mis en examen pour diffamation pour avoir porté plainte contre un magistrat et dénoncer les écoutes téléphoniques dont ils étaient victimes.
 
Ce sont également trois journalistes de la télé publique qui sont mis en examen pour complicité de diffamation pour avoir publié l’affaire dite des écoutes téléphoniques illégales.
 
Chers camarades, chers amis,
Ces éléments ne sont que quelques exemples d’exactions perpétrés par le pouvoir français et sa justice en Guadeloupe.
Ils veulent bâillonner le mouvement syndical, ils veulent faire taire tous ceux qui osent dire NON AU MEPRIS, NON A LA PWOFITASYON, RESPECT DES ACCORDS.
 
L’UGTG réaffirme qu’elle continue le combat pour la pleine et entière application des accords du 26 février 2009 (Accord BINO) et du 04 mars 2009 et notamment pour la mise en œuvre d’un plan d’urgence pour la formation et l’insertion des jeunes ; pour l’accès des cadres et diplômés Guadeloupéens au poste à responsabilité ; pour l’arrêt des poursuites àl’encontre des syndicalistes ; pour l’arrêt de la pwofitasyon sur les prix ; pour la défense, la sauvegarde de notre culture et la pratique de notre langue, le créole.
Au nom de la solidarité ouvrière internationale, au nom de la démocratie, au nom du droit des Travailleurs de Guadeloupe et de leurs organisations syndicales luttant pour leurs légitimes revendications, nous faisons appel au soutien et à la solidarité.
 
                                                              
 
                                                                                                                     
Le Secrétaire Général
 
                                                                                                                      Elie DOMOTA
 
 



HAÏTI (paru dans La voix des travailleurs)

 Le choléra continue à faire des ravages dans les zones reculées


Environ 3 mois après l’arrivée du choléra en Haïti, le gouvernement claironne sur toutes les stations de radio et télévision qu’il commence á cerner la maladie en diminuant  le taux de mortalité.  Par contre au Plateau Central, l’une des zones les plus touchées par le choléra et plus spécialement dans certaines communes comme Saut d’eau, Savannette et  Grande Savanne, les gens sont livrés á eux-mêmes. Ils n’ont reçu aucune aide du gouvernement,  aucune  visite des agents de santé pour leur donner des informations sur le choléra et leur fournir des matériels nécessaires comme les tablettes « aquatabs », le chlore, les kits d’hygiène pour combattre l’épidémie.
 
Par exemple, à Saut d’eau jusqu'à présent  il n’y a pas encore un CTC (Centre de traitement de choléra). Dans la ville, il n’existe qu’un UTC (Unité de traitement de choléra), les gens qui n’habitent pas dans la zone doivent parcourir des kilomètres pour arriver à cette unité de traitement.
 
Sur toute la route on trouve les malades couchés par terre qui attendent un tap-tap et certains meurent pendant le voyage.
C’est le même cas de figure pour Savanette, une autre commune où le choléra commence à faire des ravages. De Mirebalais à Savanette, cela fait 2 heures de trajet, les routes sont en mauvaise état.  Comme là non plus, il n’y a pas de CTC,  les malades meurent avant même d’arriver à Savanette.
Il y a pourtant des centaines des milliers de jeunes qui sont au chômage qu’on pouvait employer comme  agents de santé pour  faire ce travail.
 
Sans même parler de ceux qui ont fait des études médicales, l’Etat pouvait les mobiliser sur tout le territoire en les prenant en charge. Mais de toute évidence on ne peut pas compter sur l’Etat même pour une tâche aussi élémentaire.

 Commémoration du 12 janvier : ils sont nuls et hypocrites !


Le premier anniversaire du  séisme du  12 janvier 2010 n’a pas laissé le chef de l’Etat et ses ministres indifférents comme cela avait été le cas le jour même du drame jusqu’à date.  Un comité interministériel a été mis sur pied en la circonstance pour que cette date ne passe pas sous silence aux yeux de la presse internationale notamment qui a fait le déplacement. Gerbes de fleurs, cérémonies interreligieuses,  hommage, sonnerie aux morts, minute de recueillement, veillée nationale, pose de première pierre sur le site de l’ancien local de la DGI en mémoire des personnes disparues dans l’effondrement de cet édifice public, match de football entre 2 équipes d’amputés du 12 janvier, ouverture du registre d'inscription des personnes décédées, autant d’activités commémoratives, les unes les plus inutiles que les autres,  auxquelles la population a été  appelée à participer.
 
Un an après, le gouvernement a pensé à recenser les morts alors que les vivants, sinistrés, déplacés, pataugeant dans la crasse et la promiscuité sous les tentes ou des bâches, ne le sont pas encore. En prenant ces initiatives, ces couillons qui nous dirigent veulent montrer qu’ils existent, qu’ils sont là, qu’ils font quelque chose pour justifier leurs revenus exorbitants, le standing de vie qu’ils s’offrent avec les fonds publics pendant que les pauvres s’enfoncent de plus en plus dans la misère noire.
 
Un an après, les plaies sont encore ouvertes : des milliers de familles endeuillées,
plus d’un million de personnes vivotant dans les camps, des milliers d’amputés  dont certains déambulent quotidiennement dans les rues de Port-au-Prince, des fous dont le nombre a considérablement augmenté, des milliers de pauvres endettés, désorientés après l’effondrement de leurs business, de leurs maisonnettes, sans parler des décombres de maisons, d’édifices privés et publics encore frais comme si c’était le jour même. Mais ce tableau ne semble préoccuper nullement ceux qui prétendent diriger car les activités qu’ils ont organisées  ne correspondent en rien aux intérêts de la population en général et des centaines de milliers de sinistrés en particulier.
 
Une fois de plus, ces dirigeants ont prouvé qu’ils ne valent rien à la tête de l’Etat, qu’ils sont des incompétents voire des nuls en ce qui a trait aux intérêts des couches pauvres de la population. Ils avaient été incapables d’organiser le secours le jour du séisme où des centaines de milliers de personnes étaient passés de vie à trépas sous les décombres faute de secours – parfois après une semaine voire plus - malgré l’existence de la protection civile, des pompiers, des engins lourds de la CNE et de la TPTC ; incapables de venir en aide aux milliers de blessés étalés dans les cours des hôpitaux publics notamment  car tous les services étaient dysfonctionnels, incapables de fournir un minimum vital aux centaines de milliers de personnes entassés sur les places publiques et les terrains dégagés, incapables d’organiser un recensement pour dénombrer le Incapable de  réquisitionner tous les stocks de nourriture, ceux des dépôts appartenant à de gros importateurs, aux supermarchés ou aux particuliers aisés, ainsi que les stocks de moyens de couchage, de matériel de cuisine, d'outillage nécessaire au déblaiement pour voler au secours de la population qui dormait à la belle étoile et crevait de faim. La propriété privée n'a pas lieu d'être dans une catastrophe collective et n'est pas opposable à survie des êtres humains. Elle doit être suspendue, d'autant plus que nombre de riches particuliers s’étaient  fait évacuer par les premiers avions d'évacuation, la vie sauve et les valises pleines.
 
Douze mois après le séisme du 12 janvier, environ 1.5 million de sans-abris vivent encore dans les camps et les dirigeants se révèlent incapables de les reloger faute  de terrains, prétextent-ils, alors que l’Etat est connu comme le plus grand propriétaire terrien dans le pays. Quasiment toutes les terres appartenant à l’Etat ont été volées par des grandons en campagne et dans les villes comme à Port-au-Prince par les Mevz, les Brandt et une meute de magouilleurs, gros et petits qui opèrent en toute impunité.
 
Face à la veulerie de ces pantins qui sont au timon des affaires de l’Etat, les couches pauvres de la population n’ont d’autre choix que de s’organiser pour mettre la pression et les contraindre  à satisfaire leurs revendications.


 CYNISME DE CLINTON

Le 12 janvier 2011, lors de la première commémoration  du séisme, Bill Clinton  était invité à rendre hommage aux victimes. Lui qui est coresponsable du CIRH, Comité initiative pour la Reconstruction d’Haïti, a  osé déclarer qu’il était déçu par l’état du pays un an  après.
 
Il est d’une part bien placé  pour connaître les causes de déception puisque  sa signature était nécessaire pour que les  fonds, les subventions soient  décaissés aux organismes ou organisations qui présentaient des projets de reconstruction ; donc il ne pouvait pas ignorer qu’il n’y avait pas de reconstruction du tout !
 
D’autre part, s’il est déçu,  qu’il s’en prenne à la manière dont le gouvernement américain est intervenu au lendemain du séisme.   La première réaction du gouvernement américain a été d’envoyer 20000 soldats pour « sécuriser »  le pays. C'est-à-dire veiller à ce que la bourgeoisie haïtienne, et les intérêts américains ne soient pas  submergés par une explosion de colère d’une  population pauvre pour laquelle le séisme était la calamité de trop, qui faisait sauter les verrous de leur indignation, et laissait éclater leur rage.
 
A la place  d’un contingent armé, le gouvernement américain, dont Clinton est le représentant, avait cent fois la capacité d’envoyer des contingents du génie militaire, ces hommes dont la mission est d’assurer la logistique pour que les soldats puissent sans soucis ne se préoccuper que de tirer et de tuer. Ceux qui ont les hélicoptères lourds capables de transporter les engins de terrassements, les énormes pièces qui servent à construire les ponts, les éléments préfabriqués pour construire des bâtiments.  Ils auraient pu envoyer les engins et les hommes  dont l’armée américaine dispose, qui lui servent à installer des bases dans des régions les plus éloignées des USA comme l’Afghanistan ou le Vietnam, à l’époque, quand  sa bourgeoisie souhaitait soumettre des populations qui lui tenaient tête.
 
Haïti n’est qu’à  quelques heures de bateau,  en utilisant la marine américaine, il n’aurait fallu que quelques heures pour acheminer les éléments nécessaires à la construction d’un wharf puis débarquer les véhicules, les engins de déblaiement lourds et s’attaquer aux carcasses, aux ruines qui encombrent toujours les régions sinistrées.
 
S’il y avait eu cette volonté, les 20000 hommes du Génie auraient  pu construire des logements, des écoles, des hôpitaux, des édifices publics et faire les terrassements permettant le rétablissement des canalisations.
 
Eh bien dans le cas d’Haïti, ce n’est pas que c’est impossible, c’est un choix ! La bourgeoisie américaine ne se soucie pas du sort des pauvres lors des catastrophes, pas plus celle d’Haïti, que celle des Etats-Unis ! La population pauvre de la Nouvelle Orléans , lors du passage de l’ouragan Katrina, a eu beau crier au secours, c’est d’abord la garde fédérale qui a été envoyée pour tirer sur des soi-disant pilleurs.
 
Les pauvres, la population laborieuse, n’ont que faire des états d’âme d’un Clinton ou de ses pareils  qui se posent en donneur de leçon avec le cynisme des exploiteurs.



Jamaïque : menaces sur les droits de la main-d’œuvre (déclaration de la CSI)

Un nouveau rapport de la Confédération syndicale internationale sur les normes fondamentales du travail en Jamaïque, dont la parution coïncide avec l’examen, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de ses politiques commerciales, prône l’adoption d’autres mesures pour respecter les engagements que le pays a pris au moment de rejoindre l’OMC. Le rapport dénonce des infractions aux normes internationales du travail, surtout en matière de travail des enfants et de discrimination, ainsi que de droits syndicaux et de travail forcé.
La discrimination et les pratiques antisyndicales ont fréquemment cours et, dans les zones franches industrielles, il n’existe simplement pas d’organisations syndicales, principalement du fait des menaces qui planent sur les travailleurs s’ils cherchent à former un syndicat. Dans ces zones, des « conseils de travailleurs » favorables aux employeurs interviennent dans le traitement des plaintes, mais ne sont pas autorisés à mener des négociations collectives.
Le rapport établit en outre que la législation jamaïcaine ne fournit pas une protection appropriée aux femmes, aux personnes invalides et à celles qui vivent avec le VIH/sida. Les travailleuses et les autres groupes de travailleurs sont toujours victimes de discriminations en termes de rémunérations et d’accès au marché du travail.
D’ailleurs il faut observer que le travail forcé n’est toujours pas interdit en Jamaïque.



Assassinats de deux syndicalistes supplémentaires en Colombie

8 juillet 2010 : Le monde syndical est, une fois de plus, en deuil à la suite de l’assassinat de deux autres syndicalistes en Colombie. La CSI, conjointement avec ses organisations affiliées colombiennes - la CUT, la CGT et la CTC – a condamné fermement ces faits et a exprimé sa consternation à l’annonce de l’assassinat de Nelson Camacho González, affilié à l’Unión Sindical Obrera de la Industria del Petróleo (USO), et d’Ibio Efrén Caicedo, militant de l’Asociación de Institutores de Antioquia (Association des instituteurs d’Antioquia - Adida).
Ibio Efrén Caicedo, qui comptait une longue trajectoire en tant que militant syndical, a été assassiné la veille des élections présidentielles du 20 juin. L’assassinat d’Ibio Efrén porte à sept le nombre d’éducateurs/trices syndiqué(e)s assassinés à Antioquia depuis le début de l’année 2010.
Trois jours auparavant, Nelson Camacho González a été tué par balles à l’arrêt de bus qui aurait dû le conduire à son lieu de travail. L’assassinat de Nelson Camacho González vient s’ajouter à une série d’attentats et de menaces systématiques à l’encontre de dirigeants et de travailleurs affiliés au syndicat du pétrole dans le cadre de conflits collectifs. Durant ces conflits, le syndicat a été confronté à la Multinacional British Petroleum à Casanare, à Ecopetrol à l’oléoduc dans les Andes et à TGI dans les départements de Boyacá et de Casanare, outre des différends du travail chez Ecopetrol.
La CSI a adressé deux lettres de protestation aux autorités colombiennes exigeant du président Uribe et de son gouvernement une enquête exhaustive afin de trouver et de juger les responsables de ces deux crimes inacceptables qui fragilisent de plus en plus la crédibilité de la démocratie colombienne.



Colombie : Les enseignants victimes d’assassinats et de menaces permanents

2 May 2010 : la violence atteint son paroxysme en Colombie. Depuis le 28 janvier de cette année, pas moins de 4 enseignants affiliés à l’Association des instituteurs du Département de Cordoba (ADEMACOR) ont été assassinés. La CSI s’est jointe à ses affiliées colombiennes CUT, CGT et CTC pour dénoncer et condamner avec force ces meurtres, au même titre que les attentats et les menaces persistantes contre les dirigeants et le siège du syndicat Asociación de Institutores de Antioquia (ADIDA).D’après l’information reçue par la CSI, Overto Beltrán Narvaéz, Rigoberto Polo Contreras, Elkin Eduardo González et Benito Díaz Álvarez ont tous été assassinés par des inconnus, à proximité de leurs lieux de travail. Le président de l’ADIDA, Over Dorado Cardona, a également été victime d’une attaque à main armée. Il en est fort heureusement sorti indemne.
Rien qu’au cours du mois d’avril de l’année en cours, l’ADIDA a eu à dénoncer l’assassinat de deux de ses membres, un attentat contre le président du syndicat, des menaces systématiques contre 59 enseignants et des manœuvres d’intimidation durant la marche du 15 avril, où un fonctionnaire de la Section des investigations criminelles (SIJIN) a enregistré l’intervention d’Over Dorado.
Dans une lettre adressée aux autorités colombiennes la CSI a demandé instamment au président Alvaro Uribe, à son gouvernement, de même qu’aux gouvernements départementaux et municipaux et à toutes les autorités compétentes de mettre en œuvre les dispositions qui s’imposent pour qu’une enquête en bonne et due forme puisse avoir lieu et que les auteurs matériels et intellectuels de ces actes condamnables puissent être retrouvés et jugés. La CSI a également demandé que des dispositions immédiates et effectives soient prises pour protéger les enseignants menacés, ainsi que le siège de l’ADIDA.
« La violence profonde contre les syndicalistes en Colombie est inacceptable. Le respect des droits fondamentaux des travailleurs est indispensable pour construire d’urgence une société juste », a insisté une fois de plus Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.



Guatemala : assassinat d’un membre du syndicat des travailleurs municipaux

La CSI condamne avec véhémence l’assassinat de Pedro Antonio García, membre du Syndicat des travailleurs municipaux de Malacatán (Sindicato de Trabajadores Municipales), affilié à la CUSG, ainsi que les graves violations des droits syndicaux et du travail de la main-d’œuvre, surtout dans le secteur municipal. L’assassinat s’est produit alors que Pedro Antonio García rentrait chez lui à Malacatán.
Depuis un an, les travailleuses et les travailleurs du secteur municipal font face à de sérieuses violations de la liberté syndicale et des droits du travail de la part de leur employeur, l’état guatémaltèque, Pedro Antonio García en tête, avait organisé des actions pour réclamer le paiement des salaires dus pour 2009, le respect de la convention collective et le règlement des autres prestations du travail.
Dans une lettre adressée aux autorités du Guatemala, la CSI demande au président Álvaro Colom qu’il prenne des mesures urgentes pour retrouver et punir les auteurs de ce crime, et qu’il fasse tout ce qui en son pouvoir pour que les droits humains, syndicaux et du travail soient respectés dans son pays.



QUELQUES ELEMENTS POUR MIEUX CONNAITRE : LA DOMINIQUE


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La distance qui sépare la DOMINIQUE de la MARTINIQUE est à peine de 42.5 kms – le CANAL de la DOMINIQUE a toujours été une voie de communication très fréquentée ; pour  les anciens KALINAS ,  les nègres marrons avant 1848 ,  les jeunes dissidents martiniquais pendant la Seconde Guerre Mondiale, les pêcheurs de Grand’ Rivière et du Prêcheur aujourd’hui il a assuré et assure toujours  la continuité entre nos deux territoires. Des Dominicais vivent et travaillent chez nous ; ils nous ressemblent ; notre langue, le créole, est aussi la leur ; nous comprenons et faisons notre leur musique, leur passé comme le notre parle d’esclavage et de colonisation et leur présent comme le notre d’identité et de dignité… L’histoire de la DOMINIQUE, sa vie politique, sociale et économique actuelle nous intéressent et il est important d’en donner ici un aperçu – et seulement un aperçu ( il est difficile de trouver des documents  récents et non-contradictoires …) qui pourrait être le point de départ de recherches approfondies, de débats et surtout de solidarités actives .  
 
 
    Le  nom kalina de la DOMINIQUE est « WAI’TU KUBULI » et signifie « grand est son corps ». C’est le nom qu’elle portait le 3 novembre 1493 quand Christophe COLOMB l’aperçut de sa caravelle et la nomma « DOMINGA » puisque c’était un dimanche. Elle devint ensuite « DOMINICA » ou « DOMINIQUE » selon la nationalité anglaise ou française de ses maîtres…
    Aujourd’hui son nom officiel est COMMONWEALTH DE LA DOMINIQUE – ce qui indique son appartenance au COMMONWEALTH, cette association qui regroupe des Etats souverains, anciennes colonies britanniques . Mais on dit DOMINICA ,  la DOMINIQUE .
 
     C’est un pays indépendant , une république de type « démocratie parlementaire » depuis le 3 novembre 1978 . La fête nationale est le 3 novembre .
     Son président est  Nicholas J.O. LIVERPOOL  Il a été élu en octobre 2003 pour 5 ans par le Parlement . Depuis janvier 2004, Roosevelt SKERRIT  est premier ministre ; il a été choisi par le président dans la formation politique majoritaire au Parlement : le DOMINICA LABOR PARTY (DLP) .
 
 
    Nous savons que  c’est une région très montagneuse, formée de nombreux volcans dont le plus élevé culmine à 1447 mètres . Son territoire est moins étendu que celui de la MARTINIQUE (754 kms²) mais plus massif : 47 kms de long sur 29 kms de large . Une végétation de forêt tropicale humide semblable à celle du Nord de la Martinique. Elle est d’un accès difficile ; elle  se prête peu à la culture de la canne, elle n’a donc pas intéressé les premiers colons anglais et français qui l’ont laissée du moins au début aux Amérindiens  . Aujourd’hui les dépliants touristiques la surnomme « the nature island of the Caribbean » et vantent sa faune et sa flore variées, ses pics volcaniques, son « Boiling Lake » qui est « le deuxième lac d’eau chaude actif du monde »…et dit-on, 365 rivières…. Une pour chaque jour de l’année !!! 
 
 
  « Petit Etat insulaire », pour échapper à la fatalité d’une CARAIBE que le président de la République Trinidadienne considère comme « un bras stagnant à l’écart du courant principal du progrès humain »,  la DOMINIQUE participe à vastes ensembles internationaux :
 
-          Elle est membre du COMMONWEATH, association de 54 Etats dont les territoires ont été colonisés par le Grande-Bretagne dont le but est de maintenir des liens économiques, de solidarité et de dialogue. D’ailleurs le nom officiel de la DOMINIQUE est « COMMONWEALTH OF DOMINICA » .
-           
-          Dans l’espace caribéen, elle est intégrée entre autre à l’ASSOCIATION DES ETATS DE L’EST DE LA CARAÏBE qui regroupe les îles du sud-est des Petites Antilles , sa monnaie est d’ailleurs le dollar EC .
-           
-          Elle est aussi membre de l’ASSOCIATION DES ETATS DE LA CARAIBE ( A.E.C.) et du CARICOM, marché commun caribéen .
-           
 
-          Signataire des accords de LOME et de COTONOU, elle fait partie des pays ACP et peut bénéficier de l’aide au développement de l’UNION EUROPEENNE.
 
 
-          Depuis son indépendance, la DOMINIQUE est membre de l’ONU et de toutes ses organisations .
 
-          Enfin - et cela semble ouvrir des perspectives d’avenir réelles et sérieuses de coopération - en janvier  2008, elle a adhéré à l’ALTERNATIVE BOLIVARIENNE POUR LES AMERIQUES ( ALBA) initiée par Hugo CHAVEZ et Fidel CASTRO. L’ALBA   crée « un nouveau schéma intégrateur qui ne se limite pas au simple commerce mais qui se fonde sur nos bases historiques et culturelles communes et qui visent à l’intégration  politique, sociale,culturelle, scientifique, technologique et physique » (Chavez) entre les Etats d’Amérique qui la composent .
 
 
Mais que dire des Dominicais eux-mêmes ?
 
    Tout d’abord des chiffres . Ils ne sont pas toujours récents, certains datent du tout début des années 2000. Souvent ils manquent .
     La population totale du pays s’élève à 74514 habitants (année 2008) – ce qui fait une densité de population de 98 habitants au km² ; densité moyenne si on la compare avec celle de la Martinique qui est de 400 habitants au km².
Le taux de natalité est  de plus de 15 pour 1000 habitants  – le taux de mortalité est de environ 8 pour 1000. Ces taux sont proches de ceux de la Martinique – respectivement 14 pour 1000 et 7 pour 1000.
    Il y aurait plus d’hommes que de femmes sauf en ce qui concerne les personnes âgées L’espérance de vie est d’environ 75 ans – 78 ans pour les femmes et 72 ans pour les hommes.
    Une population jeune puisque environ 30% de la population totale a moins de 15 ans .
 
    Malgré un accroissement naturel positif, la population diminue du fait d’une forte émigration    dont le taux est proche de 5.5 pour 1000 habitants par an. Les émigrés sont surtout des jeunes, victimes du chômage  ( 23% de la population active – année 2000)), ils partent chercher du travail aux Etats-Unis, en Grande Bretagne, dans les autres îles de la Caraïbe – dont la Martinique et surtout la Guadeloupe . Ils vont aussi faire des études à l’étranger et beaucoup d’entre eux séduits par des conditions de vie plus modernes et des salaires plus élevés, ne reviennent pas participer au développement du pays. On  parle d’évasion des cerveaux .
 
     De fait  l’économie dominicaise est peu développée .
 
      L’agriculture emploie environ 40% de la population active et forme  17.7% du produit intérieur brut (année 2000). Seulement ¼ de la superficie du pays est cultivable . La banane est la principale culture d’exportation mais, banane ACP, elle  est concurrencée par la banane dollar. On cultive aussi des agrumes , des légumes, des cocos.
 
     L’industrie occupe 32% de la population active et représente 32,8% du produit intérieur brut (année 2000). Elle consiste surtout en activité agroalimentaire (jus de fruits), fabrication de vêtements, de savon et ateliers d’assemblage électronique.
 
     Trois centrales hydro-électriques assurent la production de la moitié de l’énergie consommée. Les importations d’hydrocarbures sont nécessaires . Avec l’aide de l’Union Européenne et de l’Agence Française de développement des travaux sont effectués pour la production d’énergie géothermique . En novembre 2008, le Premier Ministre a évoqué la possibilité  d’exporter cette énergie dans l’avenir.
 
     Le tourisme est en progrès et le gouvernement cherche à faire de la Dominique une destination axée sur l’écotourisme : « Nature Island » : flore, faune, forêt tropicale,cascades…..Dans son discours du 3 novembre 2008, le Premier Ministre insistait sur la nécessité d’employer les « actifs naturels du pays » dans ce secteur .
 
     Les services – dans lesquels le tourisme est inclus – employaient en 2000 28% de la population active mais produisaient déjà 49.5% du Produit intérieur brut . On assiste de la part du gouvernement à un effort pour promouvoir les technologies de l’information et de la communication avec l’aide financière de la Commission Européenne . Ajoutons à cela les produits culturels comme la musique . Mais aussi l’installation d’un secteur financier offshore susceptible de retombées financières importantes – pense-t-on .
 
   Depuis 2003 le gouvernement de la Dominique mène  une politique économique libérale en privatisant les entreprises d’Etat, en supprimant le contrôle des prix et en augmentant les taxes afin de réduire le fardeau de la dette du FMI ; dans le même temps on incite les étrangers à investir en Dominique où « les prix des terrains sont très raisonnables si on les compare avec les autres pays de la Caraïbes », « où il n’y a ni droits de succession, ni taxe d’Etat, ni impôt sur le revenu du capital » (site de Haven Real State) .
 
 
     De quel passé cette société est-elle l’héritière ?
 
     L’histoire de la Dominique est sensiblement différente de la nôtre , e différence  liée  au statut particulier de cette île dès les premiers temps de la colonisation . Elle était  un grand centre de peuplement des KALINAGOS  avant que les Espagnols ne la voient et que Christophe COLOMB ne la nomme à la fin du XVième siècle. Les Espagnols ne s’y installèrent  pas plus que dans les autres Petites Antilles qu’ils ont aussi nommées et il faudra attendre le début du XVIIème siècle pour que Anglais et Français ne rôdent dans les parages à la recherche de nouvelles terres à expoiter. Seulement la DOMINIQUE sera maintenue à l’écart de leur colonisation ; la terre est montagneuse et touffue ,aucune plaine ne se prête aux cultures coloniales, ses habitants ont une réputation de cannibale et n’entendent pas se laisser dominer . Les Anglais en  prennent possession en 1627 mais ne s’y installent pas . En 1635, les Français arrivent en Guadeloupe et en Martinique et commencent à coloniser ; ils repoussent  les KALINAS dans les régions les plus difficiles d’accès. Pendant plus d’un siècle Français et Anglais se font la guerre pour l’occupation des îles à coloniser :Martinique, Guadeloupe, Sainte-Lucie, Grenade…. La DOMINIQUE reste  « fermée à la colonisation », « une île neutre » : en 1660, par le traité anglo-franco-caraïbe de BASSE-TERRE, les KALINAS des autres îles acceptent de les quitter pour la DOMINIQUE et SAINT-VINCENT : les colons anglais et français ne craindront plus  leur agressivité, ni leur complicité avec les nègres marrons et surtout ils s’empareront  de leurs terres.
 
 Cependant la DOMINIQUE reste un enjeu important dans les guerres que se livrent Anglais et Français ; située entre la Martinique et la Guadeloupe elle est une sorte de relais entre les possessions anglaises du nord et du sud des Antilles .  Anglais et Français se disputent les alliances avec les KALINAS pour lutter les uns contre les autres . Un exemple : INDIAN WARNER : il était le fils d’un capitaine anglais et d’une Kalina  .Après la mort de son père, il devint chef des groupes kalinas de la côte sous le vent favorables aux Anglais. En 1664, avec 600 guerriers il s’attaque victorieusement aux installations françaises à SAINTE-LUCIE et en récompense les autorités britanniques le font « deputy governor »- une sorte de vice-gouverneur  de la zone caraïbe . Il meurt assassiné par son demi-frère anglais en 1674 . Après sa mort, pendant presque un siècle la DOMINIQUE sera dans la zone d’influence française .
 
    En fait avant même cette période, des Français venus de plus en plus nombreux de GUADELOUPE et de MARTINIQUE  s’installent en DOMINIQUE .
Ce sont d’abord des missionnaires catholiques comme le père BRETON qui inculquent aux amérindiens la religion catholique et la langue française .
D’autres arrivent pour  échapper aux lois et contraintes de la société coloniale française : ce sont des habitants poursuivis pour dettes, des petits blancs, des mûlatres,  laissés de côté par le développement de l’industrie sucrière et la cherté des terres, des nègres libres et aussi des esclaves en fuite qui retrouveront la liberté auprès des KALINAS avec lesquels ils formeront une population métisse. Progressivement se met en place une société de plantation originale et avec elle est importée une population d’esclaves d’origine africaine .
   A la fin du XVIIIième siècle, Les KALINAS forment moins du tiers de la population locale : ils ont été décimés par les guerres, les maladies, l’alcool …  déportés aussi quand on convoite leurs terres en dépit des traités . Ils sont relégués dans une réserve au nord-est de l’île où ils vivent dans la misère .
    En 1763 au traité de Paris, les KALINAS voient leur île perdre son statut de neutralité et passer de la domination française de fait à la  domination anglaise de droit : elle deviendra en 1805 possession britannique et sera intégrée à l’empire colonial britannique .
 
    C’est à ce passé lointain que la société dominicaise doit de parler créole bien que sa langue officielle soit l’anglais, d’être en majorité catholique alors que son ancienne métropole est protestante, que la grande majorité de sa population soit formée de noirs (environ 87%) , que les blancs y constituent une infime minorité (environ 0.8%) et surtout que les descendants de ses premiers habitants représentent à peine 3% de la population totale .
 
Ces derniers – les CARIBS comme on les nomme maintenant -  ont vécu longtemps dans une grande misère matérielle et morale . Ils ont souvent oublié langue et religion ancestrales , priant et parlant à la manière de leurs oppresseurs  Aujourd’hui pourtant on assiste à un renouveau culturel du peuple des CARIBS fait de reconnaissance  identitaire et d’intégration dans le monde moderne . Leurs conditions matérielles d’existence se sont améliorées avec le développement du tourisme . Ils bénéficient de l’aide internationale et notamment celle du VENEZUELA qui vient de financer la construction de logements sur leur territoire . 
 
     En 1967, la DOMINIQUE  obtient l’autonomie interne et adhère au COMMONWEALTH   Le DOMINICA LABOR PARTY revendique l’indépendance. Il est victorieux aux élections de 1975 . L’indépendance est proclamée le 3 novembre 1978 en même temps que la république dans le cadre du COMMONWEALTH . Patrick JOHN est Premier Ministre .
     Lui succéde Eugenia CHARLES, première femme caribéenne premier ministre , fondatrice du parti conservateur le DOMINICA FREEDOM PARTY, véritable agent des Etats-Unis dans la région qui n’hésita pas à leur prêter main-forte quand ils ont envahi GRENADE après avoir « facilité » l’élimination du gouvernement révolutionnaire de Maurice BISHOP .
Durant les quinze années d’exercice du pouvoir, elle mène une politique autoritaire pro-capitaliste : elle s’oppose  aux RASTAS qu’elle juge subversifs ; elle n’hésite pas à instaurer l’état d’urgence contre les travailleurs qui manifestent publiquement leurs revendications en 1994 .
Elle est battue aux élections de 1995 par le DOMINICA UNITED WORKERS . Elle est décédée  ces derniers temps.
     EN 2000, c’est la victoire du DOMINICA LABOUR PARTY ; de 2000 à 2004 les premiers ministres Rosie DOUGLAS et Pierre CHARLES décèdent avant la fin de leurs mandats . C’est une période difficile : de graves difficultés économiques dues aux  mesures d’ajustement imposées par le FMI ; la décadence de la banane et le développement du narcotrafic et du blanchiment de l’argent sale .
 
     Roosevelt SKERRIT l’actuel Premier Ministre, élu en 2005, semble compter sur les relations extérieures pour trouver l’aide nécessaire au développement :  ouverture de liaison diplomatique avec la Chine  qui est le premier acheteur de produits dominicais et aussi un investisseur important .
 L’adhésion à l’ALBA   offre des possibilités très concrètes d’aides : dans le cadre de l’accord PETROCARIBE , la DOMINIQUE reçoit du pétrole du VENEZUELA, à des conditions très avantageuses avec des perspectives de développement social : paiement de 50% à la réception, remboursement du reste sur 20 ans à un taux d’intérêt de 1% à condition que ces sommes soient allouées à des programmes sociaux .
                                                                                       Marie-Christine PERMAL

Texte



GUATEMALA : les forces de sécurité d'état attaquent des syndicalistes


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Communiqué du 11 décembre 2009 du MSICG  (Mouvement syndical,indigène et paysan guatemaltèque) à propos de l’expulsion par la force armée des syndicalistes occupant la place du Palais National pour le respect de leurs droits .
              
 GUATEMALA : les forces de sécurité d'état attaquent des syndicalistes
                           
Le MOUVEMENT SYNDICAL INDIGENE ET PAYSAN GUATEMALTEQUE  (MSICG) condamne les actes de violence perpétrés contre les camarades du SITRAPETEN (Syndicat des Travailleurs de la Distribution du Peten) et les membres de son Conseil Politique,  par l’Etat du GUATEMALA à travers ses forces de sécurité.
 
1 . Aujourd’hui dix décembre 2009, juste au moment de la célébration de la proclamation de la Déclaration Universelle des Droits Humains, à 12 heures, les forces de sécurité de l’Etat du Guatemala  se sont présentées, fortement armées, devant le Palais National et ont agressé physiquement les camarades de SITRAPEN (EDWIN ALVAREZ GUEVARRA ? OTTO QUEVEDO , OSCAR VELIZ, EDWIN RODOLFO LOPEZ , FRANCISCO TALE, ALVARO ROBERTO MEJIA RODAS, BELVIS ROMAN) et quelques journalistes dont ils  ont aspergé le visage et les yeux avec un produit extrêmement irritant  dont les effets sur la peau persistent plus de douze heures après son application.
 
2 . Après ces agressions, les forces de sécurité de l’Etat ont procédé à la destruction du lieu d’occupation permanente, depuis plus d’un an, des camarades du SITRAPEN, occupation qui n’était rien de plus qu’un acte de résistance et de courage face à la violation de leurs droits de travailleurs et de syndicalistes.
 
3 . L’expulsion, effectuée sous prétexte de protéger l’Omato, au mépris des droits humains des travailleurs et du droit à la résistance pacifique, avait pour objet de permettre le montage d’un scène en vue d’un concert organisé dans le cadre du programme « la ACADEMIA » par la chaîne mexicaine de télévision TV AZTECA .
 
4 . Durant toute l’expulsion, les camarades qui exerçaient leur droit à la dignité et à la résistance pacifique ont été filmés par  des agents de la Police Nationale Civile , ainsi que les camarades d’autres nationalités venus apporter leur solidarité .  
 
5 . Au même moment, tandis que les camarades du SITRAPETEN résistaient aux intempéries en face du Palais National de la Culture, par ironie, à l’intérieur se déroulait un dîner de gala auquel participaient comme membres de la famille présidentielle l’Inspecteur Général du Travail et l’avocat Enrique TORRES ( qui est en outre conseiller du syndicat).
 
6 . Le MSICG appelle les organisations sœurs à une mobilisation urgente avec les camarades de SITRAPEN et à manifester leur refus de prendre part au programme « la ACADEMIA » ; Il demande à la chaîne mexicaine de télévision connue sous le nom de TV AZTECA de renoncer au concert programmé dont la conséquence immédiate a été la violation des droits fondamentaux des camarades qui furent agressés pour qu’une estrade qui lui serve de scène soit montée …
 
7 . De la même manière, il EXIGE que le gouvernement du GUATEMALA garantisse la vie et l’intégrité physique des camarades ainsi que le droit constitutionnel à la résistance pacifique et à la protestation face à l’inefficacité du système de justice et du Ministère du Travail et de la Prévoyance Sociale .



Colombie : Les assassinats se poursuivent sans trêve

La CSI se joint à son organisation régionale pour les Amériques (CSA) et à ses trois affiliées en Colombie pour condamner vivement l’assassinat de Rafael Antonio Sepúlveda Lara, membre de l’Association nationale des travailleurs et employés des hôpitaux (ANTHOC), également membre du Comité directeur national de la Fédération nationale des fonctionnaires publics (FENASER-CTC).
« Cet assassinat prouve une fois de plus que la vie et le libre exercice du travail syndical ne sont pas garantis en Colombie. Il constitue une violation des Conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT) ratifiées par la Colombie ».
La violence contre le mouvement syndical colombien se poursuit sans trêve et remet en cause les déclarations faites par le gouvernement colombien devant la Commission de l’application des normes de la Conférence de l’OIT en juin 2009 et dans d’autres forums selon lesquelles la Colombie protège les syndicalistes. Dans une lettre (en espagnol) adressée au gouvernement colombien, la CSI exhorte le président Uribe à ouvrir immédiatement une enquête exhaustive sur cet assassinat afin que les auteurs matériels et intellectuels du crime soient traduits en justice et punis avec tout le poids de la loi.
La Colombie continue d’afficher le triste record de pays le plus dangereux pour les syndicalistes, un fait corroboré par le Rapport annuel de la CSI, où il est signalé que sur un total de 76 syndicalistes assassinés à niveau mondial en 2008, 49 sont colombiens



Déclaration de la CSI : au Honduras Le mouvement syndical international condamne le coup d’État


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La CSI et son organisation régionale, la Confédération syndicale des travailleuses et travailleurs des Amériques (CSA), condamnent vivement le coup d’État perpétré par l’armée au Honduras ce 28 juin 2009, qui a conduit au renversement suivi de l’expulsion du pays du président Manuel Zelaya. Patricia Rodas, ministre des Affaires étrangères, a, elle aussi, été appréhendée et détenue.
La CSI et la CSA demandent le rétablissement du président Zelaya à la tête de l’autorité exécutive suprême du pays, ainsi que le plein respect de la volonté populaire dans la République du Honduras.
Ce putsch militaire constitue l’ultime épisode d’un conflit qui a opposé les pouvoirs politiques de ce pays depuis la décision du président Zelaya de convoquer un référendum non contraignant, où la population devait se prononcer sur une éventuelle révision de la Constitution qui permettrait le renouvellement des structures politiques du Honduras. Le plébiscite prévu pour le 28 juin 2009 avait été déclaré illégal par les pouvoirs législatif et judiciaire du pays, qui ont fait appel à l’intervention de l’armée pour en empêcher la tenue. L’action orchestrée par les partis traditionnels, les groupements économiques et les médias a poussé les forces armées à intervenir, sous la protection supposée des institutions, conduisant à une rupture alarmante de la démocratie.
La CSI et la CSA appellent la communauté internationale et, en particulier, l’Organisation des États américains (OEA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) à intervenir séance tenante face à la grave crise institutionnelle qui est en train de se jouer au Honduras. D’autre part, la CSI et la CSA exhortent tous les gouvernements du continent américain à condamner cet attentat à la démocratie et à la volonté populaire et leur enjoignent de déployer tous les moyens à leur disposition pour empêcher le recours par les militaires à la répression et la violence pour contenir le mécontentement populaire.
Le mouvement syndical international exprime sa solidarité avec le peuple et le mouvement syndical et social du Honduras dans leur mobilisation au nom du rétablissement de la démocratie. La CGT, la CUT et la CTH ont signifié leur soutien au référendum populaire et leur soutien au président démocratiquement élu. Des dirigeants syndicaux honduriens ont dénoncé la diffusion, depuis le coup d’État militaire, de listes noires reprenant les noms de dirigeants sociaux et politiques qui auraient été placés en détention en raison de leur soutien au plébiscite, éveillant la crainte d’une vague de répression aux conséquences imprévisibles. Le mouvement syndical hondurien a convoqué une grève générale indéfinie.
« Il est fondamental que la démocratie et les libertés fondamentales soient restaurées intégralement et immédiatement au Honduras », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI. « La CSI soutient ses affiliées et le peuple du Honduras dans leurs actions de contestation et de condamnation contre l’effondrement de l’ordre constitutionnel au Honduras et lance un appel pour son prompt rétablissement. »
 



LA CGTM DENONCE AVEC FERMETE L’ARRESTATION DE GERARD JODAR

Gérard JODAR le président de l’USTKE a été condamné à un an de prison ferme, dans le même procès, 21 autres militants ont été jugés ont écopé aussi de peines de prison ferme avec un mandat de dépôt immédiat prononcé à l’audience.
Ces condamnations sont scandaleuses. Car l’action syndicale et le droit de manifester sont des droits fondamentaux.
En France une telle condamnation n’est pas passé inaperçu puisque le député Noel Mamère est intervenu à l’assemblée Nationale pour le dénoncer.
De telles manifestations ont récemment eu lieu lors des évènements de février tant en Martinique qu’en Guadeloupe et aucune condamnations ne s’en est suivi.
En France même des manifestations avec des affrontements violents entre syndicalistes et forces de l’ordre s’y sont pourtant déjà déroulées sans qu’on ait pu observer une telle fermeté du pouvoir.
D’ailleurs les motifs des condamnations sont injustifiables : « entrave à la circulation d’un aéronef », ici en Martinique les patrons de la banane ont occupé durant plusieurs jours l’Aéroport ainsi que le fort militaire « Fort Saint-Louis » sans qu’aucune sanction ne soit prise contre eux !
Donc les manifestations de soutien aux employés de la société Air Calédonie menée par l’USTKE sont la marque d’une justice aux ordres qui veut faire taire l’USTKE.
D’ailleurs, ces excès de la justice coloniale ont déclenché un mouvement de protestation en Nouvelle Calédonie mais également dans plusieurs pays. La CGTM à son tour se joint à toutes ces voix pour réclamer la libération de Gérard JODAR !



Rapport Annuel 2008 de la CSI sur les violations des droits syndicaux.


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Le Rapport Annuel de la CSI (Confédération Syndicale Internationale) sur les violations des droits syndicaux précise que 2008 fut une année difficile et fort dangereuse pour les syndicalistes du monde.
On y détaille les abus contre les droits fondamentaux des travailleurs dans 143 pays. 76 syndicalistes furent assassinés pour avoir mené des actions de défense des droits des travailleurs, et beaucoup d’autres furent agressés physiquement, ou  soumis à harcèlement et intimidation par le patronat ou les autorités.
 
Le nombre total de morts a diminué au regard des 91 tués que l’on a enregistré en 2007. C’est la Colombie, qui se distingue comme le lieu le plus dangereux de la planète pour les syndicalistes, on assiste dans ce pays à une recrudescence des assassinats avec un chiffre de 49 tués (10 fois plus que l’année précédente), alors que l’Administration du Président colombien Alvaro Uribé avait garantit que la situation serait meilleure.
 
Neuf syndicalistes furent assassinés au Guatemala, où les dernières années on a assisté à un accroissement des attaques violentes contre les membres et représentants syndicaux. Quatre syndicalistes furent assassinés aux Philippines ainsi qu’au Venezuela, trois au Honduras, deux au Népal et un en Irak, au Nigeria, au Panama, en Tunisie et au Zimbabwe où le régime de Mugabé maintient son règne de terreur contre le mouvement syndical du pays. Dans plusieurs cas les gouvernements furent directement ou indirectement mêlés à ces assassinats. Aussi, enregistre-t-on un total de 50 menaces de mort graves dans sept pays, associé à quelques 100 cas d’agressions physiques  dans 25 pays.
 
Les gouvernements d’au moins neuf pays (Birmanie, Burundi, Chine, Corée du Sud, Cuba, Iran, Tunisie, Turquie et Zimbabwe) furent responsables de l’incarcération de syndicalistes à cause de leurs activités légitimes en aide à la population des travailleurs.
 
« Il est clair que les gouvernements de chacune des régions sont en échec face à la protection des droits fondamentaux des travailleurs, et dans quelques cas sont même responsables de la forte répression de ces droits. Le fait que certains pays comme la Colombie, Guatemala et Philippines apparaissent année après année sur la liste des pays où se perpétuent des assassinats, indique que les autorités sont, pour beaucoup, incapables d’assurer une protection adéquate, et quelquefois arrivent à être complices de ceux qui guident la main des assassins » dit Guy Ryder, Secrétaire Général de la CSI.
 
On enregistre quelques 7 500 cas de licenciements de travailleurs et travailleuses impliqués dans des activités syndicales dans un total de 68 pays, parmi lesquels 20 sont en Afrique. Cependant, ces cas ne sont que le haut de l’iceberg, puisque beaucoup d’autres licenciements ne sont pas enregistrés. La Turquie remporte la palme avec plus de 2 000 cas de licenciements et un gouvernement qui persiste dans son intolérance face aux activités syndicales en général. Le second de la liste est l’Indonésie, avec 600 licenciements. Et 100 furent licenciés aussi en Malawi, Pakistan, Tanzanie et Argentine.
 
En Birmanie, Chine, Laos, Corée du Nord, Vietnam et plusieurs autres pays, seule l’activité des syndicats officiels contrôlés par l’Etat est permise, tandis qu’en Arabie Saoudite l’activité syndicale vraie et soutenue étant pratiquement impossible. En Biélorussie persistait durant la majeure partie de l’année une intense ingérence du gouvernement dans les conseils des syndicats.
 
Les répercussions de la situation économique mondiale sur les droits des travailleurs a été une caractéristique forte dans beaucoup de pays. En particulier, la répression pour toute l’Afrique consistait en des réactions sévères de la part du gouvernement contre les travailleurs qui voulaient obtenir de meilleurs salaires, car affectés par la crise alimentaire, avec des chiffres chaque fois plus élevés de familles incapables de s’alimenter convenablement. Et situation incroyable, mais beaucoup de ceux qui sont le plus affectés sont des travailleurs du secteur agricole. Jusqu’à la fin de 2008 on commence à noter les effets de la crise financière mondiale, qui entraîne une oppression encore plus vive dans la sécurité au travail, les salaires et les conditions de travail.
 
La tendance croissante à attaquer durement les droits des travailleurs dans les Zones Franches Industrielles du monde (caractéristique présente les années antérieures) s’aggrava en 2008. La presse cite 34 pays où la protection des travailleurs des ZFI est inadéquate ou inexistante, parmi eux l’Albanie, les Bahamas, Belize, Costa-Rica, El Salvador, Guatemala, Honduras, Jamaïque, Jordanie, Mexique, Nicaragua, Pologne et République Dominicaine. 22 autres pays sont fichés pour l’exploitation des travailleurs étrangers, allant jusqu’à nier les droits les plus basiques, et dont la situation les convertit souvent en des travailleurs plus vulnérables à l’exploitation et à l’abus.
 
« Des centaines de millions de travailleurs, tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés, se voient refuser leurs droits fondamentaux de liberté syndicale et de négociation collective. Pour beaucoup, surtout ceux qui ont des emplois précaires, cette négation interfère sur leurs vies, souvent ils sont obligés de travailler de nombreuses heures dans des situations dangereuses et insalubres (…) » dit Ryder.
 
La presse informe aussi sur des tendances inquiétantes en lien avec les droits du travail dans les pays industrialisés, où l’on recourt chaque fois plus à l’emploi de main d’œuvre temporaire et des agences d’intérim, réduisant ainsi les progrès, les conditions et les droits dans le travail. Du côté positif, on doit signaler que les changements de gouvernement en Australie et aux EU ont porté les promesses de protection pour les travailleurs des deux pays, où les données des années précédentes ont été extrêmement préoccupantes.
 
Les travailleurs du Burkina Fasso, Kenya et Mozambique auront aussi des raisons d’être optimistes après l’approbation de nouvelles législations qui reconnaissent et autorisent l’organisation syndicale, ainsi que dans les Maldives, où la nouvelle Constitution du pays garantit la liberté syndicale et le droit de grève.
 
Traduction du texte écrit par CSI le 12/06/09 par  Danielle LAPORT



LE COLLECTIF POUR LA DÉFENSE DES DROITS DES CARIBÉENS ET DES CARIBÉENNES EN MARTINIQUE


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(ADHM (Association des Haïtiens de Martinique), ASSOKA (Association Solidarité Karaib), Cercle Frantz Fanon, CDMT (Centrale Démocratique Martiniquaise des Travailleurs, CGTM (Confédération Générale des Travailleurs de la Martinique), LDH (Ligue des droits de l’homme), SNUIPP/FSU, UNSA EDUCATION (Union Nationale des Syndicats Autonomes), UFM (Union des Femmes de la Martinique).)
À tenu son colloque le dimanche 29 mars de 9h à 19h à l’Amep à Fort de France.
Au programme les thèmes suivants ont été abordés:
 
1/IMMIGRATION ET MONDIALISATION
2/SITUATIONS D’IMMIGRÉS-ES DE LA CARAÏBE EN MARTINIQUE
3/LA NÉCESSAIRE LUTTE CONTRE LA XÉNOPHOBIE
4/LES LOIS FRANÇAISES SUR L’IMMIGRATION : UN DÉNI DES DROITS HUMAIN
5/IMMIGRATION ET RELATIONS INSTITUTIONNELLES DANS LA CARAÏBE
6/LA SOLIDARITÉ À CONSTRUIRE ENTRE LES PEUPLES DE LA CARAÏBE
 
Cette manifestation qui a réuni près d’une centaine de participants à vu la participation d’intervenants connus pour leur engagement aux cotés des travailleurs émigrés.
Outre les avocats martiniquais Constant et Coulibaly il y avait également venu de la Guadeloupe Sarah Aristide et Fred Hermantin tous les deux produisant des témoignages jugés de qualités quant aux faits et aux actions qu’ils ont respectivement rapportés.
D’autres intervenants de « Têt kolé »(Guadeloupe) ou des associations de défense des droits de l’homme (Jean Pierre Huveteau) ont rappelé les réalités de la vie quotidienne des travailleurs émigrés.
Bien entendu tous les membres du Collectif de défense sont intervenus tour à tour pour dire leur expérience de ce combat singulier et à ce titre c’est Louis Maugée qui a exprimé au nom de la CGTM la situation des travailleurs émigrés dans le mode du travail.
En somme un colloque de bonne facture qui indique s’il le fallait qu’il faut sans cesse approfondir la solidarité entre les peuples de a Caraïbes.
 
(à lire l’intervention de Louis Maugée)

             Colloque du 29 mars à l’AMEP

« Les immigrés dans le monde
Du travail »
 
1/ Les travailleurs émigrés
Dans le contexte social Martiniquais
 
Nous le savons c’est la situation politique et sociale, toujours difficile dans ces pays là qui favorisent l’immigration, mais c’est aussi la recherche d’un profit maximum organisé autour de l’exploitation de la main d’œuvre qui fragilise encore plus nos amis Haïtien ou Saint-Luciens.
 
Alors c’est évident, la crise financière que traverse le capitalisme, et qui sévit fortement ne fera qu’accentuer les difficultés d’existence de nos camarades émigrés.
Et se pose à nous inévitablement la question de trouver les voies et moyens pour la défense de nos camarades !
 
D’ailleurs le mouvement syndical, n’a guère le loisir de s’interroger, par sa nature il combat et, de ce fait se trouve être un allié de tempérament et de comportement aux difficultés que peuvent rencontrer les travailleurs émigrés.
 
Nos camarades, et ce constat est visible occupent une place importante dans les entreprises aujourd’hui.
Quand ils travaillent, les immigrés non diplômés occupent pour la plupart des emplois salariés et peu qualifiés. En majorité, ils sont plus exposés à la précarité, aux bas salaires et aux mauvaises conditions de travail.
On observera que cette situation concerne en particulier les femmes et les jeunes. Et chez cette population de travailleurs, le chômage y est bien plus élevé que dans le reste de la population.
 
Le chômage
Les difficultés du chômage, selon l’Atlas des populations émigrés en Martinique, concernent avant tout les natifs d’Haïti et de Sainte-Lucie. Et on constate que le chômage les frappe durement.
Selon ces statistiques, 60 % des Haïtiens sont au chômage, faisant ainsi de cette communauté celle qui est la plus touchée.
Les immigrés de Sainte-Lucie sont également très exposés, avec un taux de chômage de 54 %. Ces deux communautés réunies représentent 55 % des actifs immigrés mais comptent pour 70 % des chômeurs. Le taux de chômage des autres immigrés, inférieur à 20%, est largement inférieur à la moyenne régionale.
 
L’activité
Les hommes sont principalement ouvriers, artisans ou commerçants(62 %) et les femmes majoritairement employées (43 %).
Par ailleurs, les agriculteurs exploitants représentent 4 % des actifs.
La précarité chez les femmes émigrées
Environ 43 % des femmes occupent des emplois précaires. Elles occupent des métiers de faible qualification comme employées de maison, femmes de ménage, chez des particuliers, serveusesou gardiennes d’enfants.
 
Les hommes
Les hommes sont présents dans les domaines d’activité traditionnellement masculins comme l’agriculture ou le bâtiment mais aussi dans le commerce. Ils sont vendeurs, ouvriers agricoles, maçons.
 
2/ Travailleurs Martiniquais et travailleurs immigrés
Même patrons même combat !
 
 
Un moyen de pression
 
Au-delà des atteintes aux droits fondamentaux auxquelles sont confrontés nos camarades émigrés, leur présence dans l’entreprise est utilisée comme un instrument de mise sous pression des travailleurs, pour juguler les revendications.
 
Instrumentalisé pour le chantage à l’emploi
 
D’une manière générale, le système fonctionne à l’identique des mécanismes du chômage. C’est lui qui servira de prétexte au chantage à l’emploi, à l’obstruction aux revendications et de manière pervers de repoussoir à tous les  phénomènes liés à la misère à la misère.
 
Un bouc émissaire idéal
 
Ainsi, tout en étant sollicité comme main d’œuvre à bon marché, ces camarades seront présentés avec le ton immoral qui accompagne le propos, comme responsables du chômage dans le pays  ou encore celui qui vous prend le logement qui aurait du être réservé à un de vos enfant, tout l’argumentaire étant lié à la conjoncture économique et sociale.
 
Un climat d’insécurité permanent
 
Alors oui la situation de ces travailleurs est difficile. Car outre l’expulsion du territoire qu’ils risquent quotidiennement, ils subissent quotidiennement ces situations désastreuses, en violation de tous les droits auxquels ils peuvent prétendre.
 
 
 
 
3/ Mener la lutte contre les discriminations
Dans le monde du travail
 
Ils sont victimes de la non déclaration sociale
L’absence des déclarations sociales est monnaie courantes pour nos camarades. Conséquence : les cotisations retenues qui ne déclenchent  aucuns droits pour ces salariés.
 
Leurs rémunérations sont les plus basses
Ce sont des travailleurs sous-payés – lorsqu’ils le sont – et de plus, ils ne bénéficient d’aucune garantie d’emploi.
 
Exclusion dans le domaine de la protection de leur santé.
Nos camarades n’existent pas dans les statistiques des associations de médecine.
 
Les premières victimes du travail illégal
Les pratiques de certaines entreprises consistent à embaucher et à exploiter, sous la menace d’un licenciement expéditif, des salariés étrangers souvent mis volontairement en situation irrégulière. Agissements largement assimilables à du trafic de main-d’œuvre
 
En particulier dans le bâtiment
Ces scandales ne sont pas des cas isolés. Souvent, la presse rapporte que de nombreuses entreprises dans le bâtiment, la manutention ou dans l’agriculture emploieraient des dizaines d’ouvriers maintenues en situation irrégulière. Il est donc indispensable de faire la lumière sur cette situation opaque et de mettre à jour d’éventuels réseaux et complicités
 
4/ Intégration des travailleurs immigrés
Dans les structures syndicales
Aujourd’hui, les travailleurs émigrés sont une quantité non négligeable par leur présence dans les luttes mais aussi dans  la prise en charge des revendications ouvrières.
 
Nos camarades immigrés désignés représentants syndicaux
 
Dans nos structures syndicales et notamment dans les secteurs bien organisés où ils sont nombreux (banane, canne) c’est aussi parmi eux que sont désignés les représentants syndicaux qui portent la revendication et qui ont la charge d’organiser les travailleurs.
 
La grande communauté des travailleurs
 
C’est bien là, la signification de leur refus de la condition de sous-hommes qu’impose la société et surtout dans ce milieu agricole chargé d’une histoire sociale d’une dureté extrême et ou précisément les travailleurs ont besoin de conduire leur lutte avec fermeté et détermination. Alors en se syndiquant et en se portant en première ligne aux cotés des autres travailleurs ils expriment là tout leur engagement mais aussi tout ce sentiment de n’appartenir ni à une communauté ni à un coin d’ile, ni d’être haïtien ou sainte Lucien mais d’être reconnu tout simplement comme représentatif de la grande communauté de la classe ouvrière.
 
Les travailleurs émigrés présents dans la lutte
Lorsque 200 et 300 personnes dans les rues de la capitale un Samedi, pour afficher leur solidarité et marcher ensemble travailleurs d’ici et travailleurs d’ailleurs, c’est jamais un acte anodin et cela traduit bien dans l’esprit des travailleurs qu’il y a une situation qui change à grand pas.
 
 
 
 
En conclusion
La CGTM se propose d’agir pour renforcer tous les liens qui se construiront sur une telle solidarité.
La CGTM est prête à exiger avec d’autres la création d’une commission d’enquête sur les pratiques de certaines entreprises agricoles, de sociétés industrielle ou commerciales qui, en toute connaissance de cause, embauchent et exploitent, sous la menace d’un licenciement expéditif, des salariés étrangers dite en situation irrégulière.
La CGTM dit aussi sa volonté de dénoncer l’attitude des services de l’État face à des agissements assimilables à du trafic de main-d’œuvre
La CGTM réaffirme d’une part que conformément à ses principes internationalistes selon lesquels les travailleurs n’ont ni pays ni patrie. Et c’est pour cela que d’autre part qu’elle exige le retrait de toutes les lois régissant l’entrée et le séjour des étrangers, la fin immédiate des expulsions. Et, plus généralement, la liberté de circulation, d’installation et de séjour, l’égalité de salaire, de statut et de droits entre tous les travailleurs, migrants ou non, et l’obtention généralisée de la carte de séjour en fonction des nécessités et des besoins de la vie.
 



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