Archive : Agriculture 2021

par | Oct 20, 2021 | Agriculture, Archive 2021/2009, Syndicats

Les ouvriers agricoles de Bamaryl interpellent la directrice de la DEETS

Une délégation du Syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles a sollicité une rencontre avec la directrice de la DEETS (Direction de l’Economie, de l’Emploi, du Travail et des Solidarités). Cette rencontre s’est tenue le vendredi 9 juillet dans les locaux de la DEETS.
Le cadre de cet échange avec la représentante de l’administration du travail consista à évoquer les difficultés rencontrées par le syndicat pour se faire entendre et à faire prendre en compte les infractions commises par les employeurs sur les exploitations bananières, mais singulièrement sur l’exploitation bananière Bamaryl du François.

Les dérives constatées, notamment sur cette l’exploitation bananière qui appartient à monsieur Bernard HAYOT, sont criantes de vérités. En effet, le constat est que le ce qui a été dit, est que le service de contrôle de l’inspection du travail est complètement inopérant et le syndicat l’a déjà fait savoir à l’inspectrice de terrain.

Aujourd’hui, le syndicat fait remonter ses observations (liste des infractions au droit du travail commises par l’entreprise) au plus haut niveau de responsabilité pour que les actions soient entreprises par le Pôle Travail de la DEETS.

Il est clair que si la situation devait rester en l’état, cette posture, entacherait gravement la mission de l’autorité administrative.

Aussi, le syndicat a donc insisté sur son exigence que soient clarifiées certaines situations, et ce, quel que soit l’employeur en cause, sinon se serait nous laisser penser que la sincérité de l’action de contrôle du service Pôle T, pourrait être mise en cause.

le 19-07-2021

L’Habitation Bamaryl, une entreprise qui fonctionne au mépris de la légalité, la plus élémentaire

A la demande du syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles, l’inspection du travail a contrôlé à deux reprises, l’Habitation Bamaryl, propriété de  monsieur Bernard HAYOT, aux dates du 01 mars et du 22 mars 2021. Le constat de l’inspecteure du travail, laisse sans voix, au vu des nombreuses violations du code du travail constatées lors du contrôle.

L’enquête de l’inspecteure du travail à l’Habitation Bamaryl, examinant les conditions dans lesquelles s’exerce le travail, a noté de nombreuses infractions aux lois en vigueur. Tout en rappelant, que ce sont les cadences de travail trop élevées qui sont des facteurs d’accidents du travail et de maladies professionnelles, et qui mettent en danger, au quotidien, la santé et l’intégrité physique des ouvriers agricoles.

Les observations de l’inspecteure ont mis en évidence les infractions suivantes :

-le remplacement des gants de travail  (ils prennent l’eau) des salariés découpeuses travaillant dans des bacs d’eau javellisée,

-la suppression après identification, d’un risque de chute en hauteur, ceci soulignant l’inexistence de protection matériel,

-A revoir, la mise à disposition aux salariés d’un appareil semi-automatique inapproprié,

-la suppression des gestes répétitifs ainsi que les postures contraignantes inappropriées,

-la mise en œuvre de démarche pour que soient trouvées des solutions techniques pour supprimer ou atténuer les postures contraignantes, notamment à la mise en carton des bananes,

-la suppression des gestes, qui consistent à récupérer en hauteur des cartons, à bout de bras,

-la suppression du 9è niveau de palettisation, le salarié éprouvant des douleurs à l’épaule au moment du cerclage du neuvième niveau de carton,

-la réintégration du second poste de travail à la palettisation (qui a été supprimé), afin de supprimer la forte augmentation des cadences de travail,

-demande de mise en œuvre du mode de calcul en matière de congés payés, article L 3141-3 du code du travail.
Et, comme si cela ne suffisait pas, la représentante de l’administration invitant le directeur de l’exploitation, monsieur G. AGNELY, à présenter les documents rendus obligations par le code du travail, ce dernier a été incapable de prouver que l’entreprise était en règle en fournissant les documents suivants:

-Document unique d’évaluation des risques professionnels

-Carnet d’entretien des équipements de travail

-Registre du personnel

-Attestation d’adhésion au centre de médecine du travail

-Fiches d’aptitude médicale

-Cahier des DP

-Attestations de formation des salariés

-Rapport de vérification des tracteurs

Le constat d’une telle enquête: Un crachat d’arrogance et de mépris, d’un monde qui se croit tout permis, se croyant au-dessus de tout. Dans un temps futur, il appartiendra aux travailleurs, des exploitations bananières, de faire la démonstration que cette morgue patronale n’est plus supportable.

le 21-05-2021

Le directeur de l’exploitation Bamaryl, s’attaque à une déléguée du syndicat CGTM !

Le directeur G.AGNELY, de l’Habitation Bamaryl, exploitation agricole du François qui est propriété de monsieur Bernard HAYOT, attaque de nouveau une représentante du personnel, élue du Syndicat CGTM des Ouvriers Agricoles.

C’est la seconde fois, en moins de 6 mois, que la représentante du personnel, élue par ses camarades de travail, fait l’objet de coup montés,  de petits traquenards, de mensonges éhontés, et de tentatives d’intimidations, parfois même, en l’invitant à venir seule, dans son bureau.

Il est clair, que le seul motif apparent de cet acharnement, du directeur contre la déléguée, c’est la combativité de la salariée. Certains ouvriers n’hésitent d’ailleurs pas à dire, qu’AGNELY récidive, du fait que sa tentative d’il y a 6 mois ait échoué.

En effet, ce qui se passa, c’est que face à la mobilisation des ouvriers, AGNELY le directeur a dû ravaler sa salive. Et dans l’accord qui conclut le conflit, l’ignoble directeur a dû renoncer aux sanctions de mise à pied sans salaire des 3 salariés, en le convertissant par un simple avertissement.

Par ailleurs, les grévistes avaient obtenus que des négociations soient engagées pour  l’amélioration des conditions de travail  et le respect de l’application de la Convention Collective des Exploitations Bananières, sur la question des congés et sur la revalorisation financière du travail. Mais c’était mal connaitre AGNELY car passé le temps de la mobilisation, il n’a plus rien voulu entendre, concernant la discussion sur les conditions de travail.

Et c’est parce que la déléguée menacée, remet le couvert sur la table et dénonce quotidiennement la dégradation des conditions de travail, qu’AGNELY a décidé de lui faire la peau.

Pour mettre en place son traquenard, AGNELY va engager très vite les services d’un huissier de justice. Et ce dernier, en rusant, réussira à extorquer des témoignages de salarié (5 dit-il sur un effectif 48 ouvriers), à la version d’AGNELY, qui va sans cesse chercher à faire dire, que la déléguée l’aurait menacé, de mots violents et insultants.

Pressé d’en finir, il poursuit en saisissant dès le 6 mai, un CSE extraordinaire sur son projet de licenciement. A cette réunion du CSE extraordinaire, tous les délégués ouvriers ont contesté le bien fondé d’un licenciement qu’ils ont qualifié sans cause réelle et sérieuse, donc abusif. Ils ont par ailleurs, en appui à leur déclaration, fait savoir à l’employeur qu’ils disposaient de nombreux témoignages écrits des ouvriers, accordant du coup, toute leur confiance à la déléguée qu’ils avaient élue.
Les représentants du personnel, ont rappelé à monsieur AGNELY, qu’a sa dernière tentative de licenciement, il avait également, longuement menti quant aux griefs qu’il avait retenu contre la salariée. En prenant à témoins des travailleurs qui ne reconnaissaient pas la représentativité de la déléguée.

Mais mal lui a pris; puisqu’en cherchant à utiliser les ouvriers dans sa démarche, ces derniers pour affirmer leur soutien à la déléguée, ont massivement signé une pétition en sa faveur, infirmant ainsi les mensonges que le directeur a voulu à charge.

Aujourd’hui, c’est le même film que propose AGNELY, un flot de mensonges en guises de griefs pour tenter son sal coup contre le syndicat.

Une chose est certaine, c’est que du côté des salariés, la colère gronde car ils disent que trop c’est trop. Une procédure d’autorisation de licenciement a été déposée par AGNELY sur le bureau de l’inspection du travail, qui devra donner un avis.

Certes au vue de son bilan sur la question des conditions de travail, la situation lui est plutôt défavorable. Et pour cause, ses infractions au droit du travail sont si nombreuses.
Cependant, pour garantir le respect de leur déléguée, par  cet employeur arrogant, les ouvriers se doivent de compter que sur leur propre détermination pour se faire respecter. Aussi, seule la réussite d’une bonne mobilisation, une fois encore obligera ce directeur vindicatif à reculer à nouveau.

le 21-05-2021

Les conditions de travail ne cessent de se dégrader dans la production bananière

Sur l’ensemble des exploitations de banane en Martinique, la règle la plus communément partagée, est la pénibilité du travail.

Cette situation de pénibilité, entraine, bien entendu des conséquences calamiteuses pour les salariés, leurs laissant, à ce titre, des traces durables, reconnaissables et irréversibles sur la santé.

C’est pour répondre à cette situation, que la loi n° 2010-1330 du 9 novembre 2010. Avec son décret du 30 mars 2011, avait fixé la liste des facteurs de risques professionnels, tels que la manutention des charges lourdes, les postures pénibles, les agents chimiques dangereux, comme pouvant ouvrir droit une retraite anticipée pour pénibilité

Mais Macron, une fois au pouvoir et dès 2017, c’est-à-dire dès qu’il a pu, a supprimé les critères de pénibilité avec ses ordonnances scélérates. Ainsi, la suppression par Macron de ces critères saillants de la loi, à contribuer à rendre transparente la politique de prévention et bien entendu, a favorisé l’accélération des accidents de travail et des maladies professionnelles dans les entreprise agricoles.

Pour se  rendre compte des abus du patronat de la banane, il suffit de faire la lecture d’un courrier récemment envoyé par l’inspection du travail au directeur de l’exploitation BAMARYL du sieur Bernard HAYOT lui-même.

Dans ce courrier, par moins d’une dizaine d’infractions ont été relevées par le fonctionnaire du ministère du travail.
Et pour se convaincre, à l’extrême pénibilité d’une des taches exécutées au hangar de conditionnement, il suffit d’observer l’épistillage des fruits. Tous les critères de pénibilité sont supérieurs à des normes classiques telles que l’entendent des organismes tels que l’INRS.

Ainsi, pour une ouvrière agricole affectée à l’épistillage, activité qui consiste à retirer les pistils à l’extrémité de chaque fruit, c’est debout que se pratique l’activité.
Donc contraignante pour les mains, les épaules et le dos, les poignets et les jambes. Dans une journée l’ouvrière à l’épistillage devra répéter son geste 105.000 fois pour gagner sa journée (700 régimes x 10 mains x 15 bananes par mains).

C’est dire les séquelles que ces contraintes lui restent : au dos; aux poignets; aux épaules; et aux jambes.
Il faut donc se souvenir que les ordonnances Macron de 2017 ont contribué à supprimer le peu d’obligation qu’assumaient les employeurs au regard de la prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles.
La double peine, c’est que ces contraintes posturales laissent des séquelles irréversibles aux salariés, qui pour certaines pathologies, ne seront pas reconnues par les tableaux de maladies professionnelles existants. Pour la simple raison, que dans la plupart des cas, ces tableaux ignorent les pratiques professionnelles liées au mode production agricole locale.

le 21 mai 2021

Marie Hélène MARTHE « dite »SURRELY accorde une interview à France-Info

Interrogée par Marie-Violette BERNARD journaliste de France-Télévision (article Publié le 10/04/2021) sur l’empoisonnement des ouvriers agricoles, évoqué à l’occasion de la mobilisation, contre l’empoisonnement au chlordécone et aux pesticides. Voici quelques extraits de l’interview.

C’était l’occasion, en ces temps de mobilisation pour la Secrétaire du Syndicat des Ouvriers Agricoles de Martinique, de rappeler:«On a privilégié le profit au détriment de la santé des ouvriers agricoles. » 
 
Et pour illustrer le danger encouru par les ouvriers : « J’ai vu plusieurs collègues mourir de cancer. D’autres développer des maladies [neurologiques] ou du foie ».

Dénonçant la complicité de l’administration des patrons et des politiques qui n’ont jamais voulu entendre:  « Pendant des années, rien n’a été fait,malgré nos alertes. Ou sé an ouvriyé agrikol, ou pè mò ».
 
Pour expliquer que ce qui comptait pour les patrons de la production bananière, c’était la productivité maximum « On nous a laissés nous empoisonner sans rien faire. Il faut chercher les responsables ».
« Si on essayait de dire que c’était dangereux, on nous accusait de vouloir tuer les exploitations et on nous menaçait de licenciement« .

Marie-Hélène a parler également de l’existence de d’autres produits que le chlordécone, abondamment utilisés dans les cultures, un cocktail de pesticides : insecticides, fongicides, nématicides herbicides etc…sans protection:  « J’ai moi-même épandu le Curlone et beaucoup d’autres produits ».
 
« On parle du Curlone mais nous, les ouvriers, sommes baignés dans un cocktail de produits toxiques. Il arrivait même qu’il y ait des épandages aériens pendant que certains mangeaient au milieu des bananiers. Ils avaient du produit dans leur nourriture. »Les règles d’hygiène et de sécurité n’étaient pas respectées sur les exploitations ».
Elle a rappelé que non seulement le chlordécone n’a pas été interdit en même temps qu’en France, mais bien, dix ans après, mais ce, officiellement, car elle assure que : « Les stocks restants ont été utilisés bien après cette date« .

Marie Hélène rappelle qu’elle est la fille d’un père ouvrier agricole « il a travaillé dès son adolescence, et qui a grandi au milieu des bananeraies. Aujourd’hui à 75 ans et on lui a déjà diagnostiqué un cancer de la prostate, une leucémie, une insuffisance rénale et la maladie d’Alzheimer. »

Elle enchaine sur la question, en disant qu’elle compte bien engager un combat judiciaire, contre ceux qui porte la responsabilité de cet empoisonnement pour faire reconnaitre le lien avec les pesticides qui ont pendant longtemps été le quotidien de son père.

Elle déclare à la journaliste pour finir, que le syndicat qu’elle dirige, la CGTM des Ouvriers Agricoles, face à cette situation, réclame une série de mesures de vérification de l’application des normes de sécurité dans les entreprises, de prévention et dépistage des maladies chez les ouvriers, la reconnaissance de ces pathologies comme maladies professionnelles, mais également, création d’un fonds d’indemnisation pour les victimes et leurs familles.

Rencontre prochaine de la CGTM avec Phyto-victimes

Des membres dirigeants de l’Association Phyto-Victimes, association avec laquelle la CGTM vient de passer Convention, seront bientôt en Martinique afin de conclure les termes du cadre, de la coopération, voulu par les deux associations.

L’association Phyto-Victimes a été créée par des acteurs du monde agricole. Des militants qui ont été confrontés: aux dégâts importants et irréversibles provoqués par les pesticides sur leur santé, mais également aux difficultés de la reconnaissance des maladies et de leurs prise en charge, en tant que victimes des pesticides.

Le but de cette coopération avec Phyto-Victimes, sera de renforcer nos moyens. Mais surtout de collaborer, pour apporter un soutien complet aux victimes, tant pour leurs démarches de demande de reconnaissance, que pour faire aboutir la reconnaissance et la réparation des maladies professionnelles. Tout ça, avec la contribution d’experts scientifiques, médicaux et juridiques, car l’action peut conduire à faire usage de la bataille judiciaire.

le 11/04/2021