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Définition du népotisme c’est :« la tendance de dirigeants d’institutions, d’entreprises ou d’associations, à favoriser l’ascension des membres de leurs familles dans la hiérarchie qu’ils dirigent, au détriment des processus de sélection ordinaires, du mérite et, le plus souvent, de l’intérêt général ».
On peut donc s’interroger sur le message qu’a voulu faire passer la présidente de la Mission Locale Sud aux milliers de jeunes chômeurs des communes du sud,lorsqu’elle se permet, à la manière du droit divin, de recruter son neveu pour occuper le poste de directeur de l’Association,sans le contrôle d’aucune des structures délibérantes de l’association.
C’est un véritable pied de nez aux jeunes des communes du sud, puisque l’âge se révèle être le facteur le plus déterminant de l’accès à l’emploi. D’ailleurs le curseur des chiffres du chômage des jeunes est là pour le rappeler : selon l’Insee,en Martinique, 51 % chez les moins de 25 ans sont les plus touchés par le chômage.
Pour une élue, de surcroit de la CTM, développer une telle conception de l’exercice de la démocratie est révélatrice de la dérive populiste qui s’installe et gangrène la structure.
Une motivation du licenciement hasardeuse et sans queue ni tête
La présidente de la Mission Locale Sud, en mettant à exécution sa menace de licencier l’une des deux salariés de l’Association, et d’engager la procédure d’autorisation administrative pour l’autre, sous le fallacieux prétexte d’une faute fabriquée de toute pièce, commet en pleine conscience, une faute grave.
Voilà une dame,qui, parce qu’à longueur de journée elle se drape dans une couverture frappée d’une étiquette « employeur » vient jusqu’à se croire tout permis.
Elle s’imagine, avec la simplicité d’approche qui la caractérise, pouvoir s’octroyer en total liberté, le droit de qualifier à sa guise un fait fautif, sans s’assurer que les faits en question qu’elle reproche aux salariées répondent bien à la faute qu’elle retient.
Et quand bien même que de pseudo déclarants auraient emporté la conviction de la présidente, dans ce cas précisément (car il s’agit de faits graves), la présidente n’ayant pas été témoin direct des actes incriminés, aurait du procéder à la désignation d’un médiateur, ceci pour que soit reconnu, une réelle objectivité à l’enquête.
Car sur une telle question, n’est pas de notoriété juridique de simples témoignages ou conversations interpersonnelles, c’est affaire de spécialiste. La plupart du temps, les questions de harcèlement sont des affaires complexes. Comment distinguer ce qui relève du harcèlement de ce qui n’en est pas ? A partir de quel moment une relation de travail naturellement traversée par des tensions, des conflits, des malentendus peut-elle être taxée de harcèlement ? La question du seuil d’acceptabilité de la contrainte se pose également et peut amener à s’interroger sur d’éventuels abus de la part des salariés. Certains peuvent considérer qu’un simple ordre répété constitue une forme de harcèlement lorsqu’ils estiment que la tâche dépasse leur mission.
C’est pour toutes ces raisons que l’Article L1152-6 du Code du travail, recommande avant toutes sanctions éventuelles, une procédure de conciliation qui serait engagée soit par la personne s’estimant victime de harcèlement moral ou encore par la personne mise en cause.
Aussi, la présidente, en agissant comme elle l’a fait, se positionne à des années lumières de l’application d’un droit protecteur. Car au lieu de rester dans le cadre de la loi, elle a fait le choix d’une « justice expéditive », puisque de surcroit, c’est son neveu fraichement nommé directeur qui fut chargé par elle de « l’enquête maison ».
Nous en sommes tristement là !
La solidarité s’organise autour des deux licenciées
Les choses ne peuvent plus en rester là, le silence laisse progressivement la place à l’action, car ceux et celles qui connaissent les deux salariées ont décidé à leur tour de leurs manifester publiquement leur solidarité. Ainsi, dans la commune où ces deux salariées exercent leurs droits citoyens, un Comité de soutien a vu le jour et a mis en œuvre une action d’information pour faire connaitre au grand public la nature de ces deux femmes engagées dans une vie publique au service du citoyen Lucéen.
Par ailleurs, le maire de la commune de Sainte-Luce Nicaise Monrose, a tenu quant à lui, dans un courrier adressé aux maires des 12 communes de l’agglomération de l’espace sud, à les alerter sur la manœuvre indécente dont sont victimes les deux salariées.
Il faut savoir que, selon les statuts de l’Association, ce sont les communes qui sont les financeurs (avec l’Etat, et la CTM) de la Mission Locale et que ces maires élus détiennent une part de pouvoir au sein de l’Assemblée générale de l’Association. D’autant que cette association est le seul partenaire qu’ils se sont donnés afin de mener à bien leur politique d’insertion sociale et professionnelle des jeunesdans leurs villes.
S’ils veulent agir, l’Article 6 des Statuts de l’Association donne le pouvoiraux maires des communes du sud, de se constituer en assemblée générale extraordinaire. Cette assemblée extraordinaire, selon les statuts mais également les dispositions de la loi 1901, est un organe habilité à prendre des décisions importantes concernant la vie de l’association et peut donc délibérervalablement dès lors que la moitié au moins des membres(soit 6 maires à minima) est présente ou représentée.
Aussi, si les maires venaient à le décider la convocation de cette assemblée,qui est l’un des deux organes souverain de l’association (l’autre étant l’Assemblée générale ordinaire), permettrait de tout remettre à plat et ainsi de ramener la présidente actuelle qui se croit tout permit de redescendre sur terre.
Quant au Syndicat CGTM des Missions Locales de Martinique, il a rendu public un communiqué qui témoigne sa volonté farouche de défendre ses membres attaqués.
Il ne reste donc à ces différentes entités qu’à se rencontrer afin de traduire ensemble et autrement leur indignation face à l’intolérance d’une présidente qui ne mérite plus d’être à la place qu’elle occupe !
10-12-2016
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