S’il était encore besoin d’une preuve de l’autisme étatique, elle a été donnée cette semaine quand le gouvernement, après la défaite des sénatoriales, a réaffirmé sa volonté de supprimer 14000 postes dans l’éducation pour l’année 2012.
Pour mémoire, le nombre de postes supprimés ces dernières années :
Ø 8700 en 2007
Ø 11000 en 2008
Ø 13000 en 2009
Ø 14500 en 2010
Ø 16000 en 2011
Toutes ces suppressions font partie d’un plan qui s’étale jusqu’en 2013 et qui prévoit quelque 100000 suppressions d’emplois dans la fonction publique. Et le gouvernement entend s’y tenir, vaille que vaille, car la tâche qui lui a été assignée par ses donneurs d’ordres qui sont le grand patronat et les financiers internationaux, est de mettre à mal les services publics tous secteurs confondus (santé, enseignement, communication, énergie) afin de permettre au secteur privé de prendre le relais et de prospérer sur leurs ruines.
L’Éducation Nationale fournit le plus gros contingent de ces suppressions, et curieusement voilà qu’en ces temps difficiles une association de parents vole au secours de l’État.
À grand renfort de chiffres de l’INSEE et de rapports de la cour des comptes, SOS éducation, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, nous explique que si l’école est si mal en point, malgré les sommes colossales qui y sont investies, c’est parce qu’on y trouve trop d’administratifs d’une part et trop de syndicalistes d’autre part.
Voilà une mise à l’index savamment orchestrée, pile juste au moment des élections professionnelles !
Permettez- nous d’avoir de sérieux doutes sur l’indépendance de ladite association et, si elle n’est pas une officine du pouvoir, son raisonnement procède pour le moins de la pensée unique.
Nous connaissons les conséquences de la prochaine « charrette » pour l’académie de la Martinique qui verra disparaître entre 200 et 250 postes selon les propos de certains « initiés » du rectorat. Elles seront grosso modo les mêmes que pour cette rentée, avec bien entendu des difficultés accrues.
Aussi, sommes nous très surpris d’entendre un « responsable » syndical déclarer, à l’issue de l’audience accordée par le recteur aux représentants de trois organisations syndicales le mardi 27 septembre 2011 à Terreville lors du mouvement de grève, que «Nous avons quand même missionné Monsieur le Recteur auprès du ministre afin qu’il puisse faire entendre nos doléances, de manière à ce qu’il y ait un moratoire cette année sur cette suppression de postes » (LOL !) et ce, en dépit du fait que «Monsieur le Recteur annonce son impuissance à devoir surseoir à cette suppression de postes ».
Nous sommes tout aussi sidérés d’entendre d’autres affirmer qu’ils veulent d’un recteur comme ceci ou comme cela : « Nous lui avons aussi dit … que nous ne voulons pas d’un recteur exécutant. Nous voulons un recteur offensif qui sait se battre pour l’académie pour laquelle il a été nommé ». Incroyable ! (LOL Bis !)
Le choix du recteur ne nous appartient pas, ni celui de ses qualités, ni celui de ses missions et de la façon de les mener.
Le seul choix qui nous appartienne, à nous travailleurs de l’Education, est le choix des combats que nous estimons nécessaires ainsi que le choix de nos moyens d’action !