LE TOTALITARISME NEOLIBERAL

par | Déc 15, 2024 | Actualités 2024

 

Le totalitarisme est un système politique dans lequel l’Etat exerce une mainmise sur la totalité des activités de la société. C’est un mode de fonctionnement antidémocratique de l’Etat dans lequel celui-ci prétend gérer, outre la vie publique, l’ensemble des relations sociales, y compris privées. C‘est une forme de despotisme qui bâillonne toute opposition en confisquant les moyens régaliens dont il dispose, finance, police, justice pour réaliser ses objectifs. On a tendance à placer le totalitarisme dans les gouvernances extrémistes de droite ou de gauche en présentant le centrisme politique comme épuré de toute velléité totalitaire, ni droite, ni gauche avec une fausse image d’un certain équilibre. Pour les non-initiés, le totalitarisme viendrait des extrêmes, ce qui est actuellement contredit par la gouvernance de la France prétendument au centre depuis l’élection d’Emmanuel MACRON à la présidence de la république française.

Ainsi, par l’utilisation de techniques de communication avec un relai de la presse sous toutes ses formes, l’élection d’Emanuel Macron en 2017 a été présentée comme « un sauvetage de la démocratie face aux menaces des populistes de tous bords » Quelques mois plus tard, lors du mouvement des gilets jaunes, ce gouvernement « centriste » déroule sa panoplie de lois liberticides restreignant pour l’ensemble des citoyens, la possibilité même de manifester, laissant à la puissance administrative le soin de décider si la personne visée « constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public ». Lors de la pandémie de Covid à partir de mars 2020, sous prétexte de protéger la population, des ordonnances sont venus restreindre davantage les libertés et d’effacer dans le code du travail ce qui pourrait être favorable aux salariés. L’obligation vaccinale, en suspendant les contrats de travail de ceux qui refusaient le vaccin fut une parfaite illustration du totalitarisme venant du centre.

Le socle de député centriste c’est effrité après la réélection d’Emmanuel MACRON en 2022 mais la mouvance ultralibérale a cru pouvoir se passer de la volonté populaire. C’est ainsi qu’a été imposée la réforme des retraites sans vote parlementaire. Après une dissolution absurde de l’Assemblée nationale par la seule volonté du Chef en juillet 2024, la crise institutionnelle s’est intensifiée. Aujourd’hui, la perfidie ultralibérale totalitaire s’exerce encore dans sa plénitude :

– Poursuite de la dérégulation des marchés
– Baisse singulière de la protection des salariés
– Financiarisation de nombreux domaines de l’action humaine
– Paupérisation des travailleurs par le système du low cost dans le cadre d’une concurrence exacerbée
– Volonté acharnée de baisser les pensions de retraite
– Cadeaux aux riches et spoliation de la classe laborieuse par l’impôt
– Concentration des médias aux mains des supplétifs du pouvoir central etc…

Sur le plan international actuel, la moindre critique de l’action génocidaire du gouvernement israélien en Palestine est taxée d’antisémitisme et poursuivit en justice tandis que des milliers de palestiniens meurent sous les bombes d’un gouvernement fasciste israélien. En Martinique, des militants de la lutte contre la vie chère sont poursuivis en justice et parfois emprisonnés sous prétexte de trouble à l’ordre public.

Dans ce cadre politique il ne s’agit nullement de défendre la démocratie mais de défendre un système économico-politique considéré comme le meilleur pour garantir la stabilité et la prospérité. Quitte à le présenter comme la prétendue ignorance coupable des peuples qui persistent à ne voir que le chômage de masse et leurs fins de mois difficiles au lieu de s’extasier sur le progrès garanti par l’avènement du grand marché global. Emmanuel Macron ne gouverne pas pour le peuple français mais pour la préservation de ce système, au besoin contre une large partie du peuple. « L’autoritarisme d’Emmanuel Macron, qui semble surprendre certains observateurs, est la traduction décomplexée de cette certitude absolue, chez les néolibéraux, de détenir une vérité plus importante à préserver que la démocratie ».

Dans un tel système, l’opposition doit se manifester dans la rue. Elle est bénéfique quand elle est encadrée par les organisations syndicales. Cependant, on peut s’attendre au pire par une insurrection aux formes diverses, dans les urnes par un vote populiste, ou dans la rue par un déclenchement de haine trop longtemps contenue. Dans un tel contexte, les tenants du centrisme totalitaire s’en serviraient pour justifier de nouvelles lois et actions liberticides.

Ainsi, la politique macroniste qui prétend détenir la vérité absolue sur le bien-être populaire que devraient engendrer ses réformes envers et contre l’ensemble de la population laborieuse n’est rien d’autre que la face émergeante du centrisme totalitaire, faussement libéral dans la mesure où elle est elle-même une atteinte à la liberté.