Les salariés CGTM d’Odyssi montent eux aussi au créneau et rappellent chacun à ses responsabilités

par | Mai 17, 2024 | Syndicats

A chaque période de carême où la pluviométrie se raréfie, le feuilleton des coupures d’eau tournantes réapparait dans le paysage des foyers Martiniquais. D’évidence, aujourd’hui la population en a marre et exprime sous toutes les formes sa colère.

Dans les villes et les campagnes, par la voix des associations de citoyens, des partis politiques, les Martiniquais mécontents expriment leur colère, tout azimut. Et ce, sans vraiment identifier contre qui se retourner. Cependant, la contestation s’aiguise jour après jour, et des initiatives de regroupement et de rassemblement voient le jour ce qui inquiètent les autorités.

Le Préfet représentant l’état, entre dans le jeu en utilisant des artifices. Il s’agite comme un beau diable et fait mine de vouloir régler le problème. En se limitant toutefois, à appeler à la concertation les parties concernées dans la gestion de l’eau. Car dans le même temps, monsieur le Préfet rappelle que cette affaire de l’eau, relève de la compétence des EPCI et pas de l’état.

Quant aux trois Présidents d’EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) réunis sur la question de l’eau, en octobre 2022, à l’Étang Z’abricot lors de à la Conférence Présidents, ils se sont limités à afficher leur volonté pour la mise en place d’une entité unique de l’eau.

Mais les avis ont surtout évoqués une vision construite autour de l’équité et d’égalité de traitement, où chacun chacun évoquait à bas bruit, les limites de leurs marges de manœuvre,  restreinte quant à la question des ressources financières disponibles. Rappelant, par ailleurs que les EPCI, sont déjà submergés par des problèmes en continues : transport, délinquance des villes, la gestion des déchets, le développement touristique, gestion foncière etc… qu’elles n’arrivent pas à bien gérer.

Il est clair, que dans cette situation qui s’apparente à un sac de nœuds, la balle est volontairement posée dans le camp des EPCI. Ce qui est pour le moins rassurant, vu l’urgence qu’il y a de résoudre cette crise liée au manque d’eau, et vu que, toutes autorités confondues, ces personnes s’amusent à se renvoyer la patate chaude.

Cependant,  pour une compréhension qui va au-delà de l’urgence, à fournir de l’eau aux robinets des citoyens, la question de la gestion de l’eau en Martinique, interpelle également sur le rôle des fermiers, les exploitants, et les Collectivités.

Dans ce concert, l’acteur majeur de l’eau est la filiale SME (Société Martiniquaise des Eaux) et sa maison mère le groupe SUEZ Environnement.  La SME est le premier distributeur d’eau en Martinique tel que l’a indiqué l’exploitant (SUEZ Environnement), sur son site internet. Indiquant qu’il fournit aujourd’hui de l’eau aux 200 000 habitants des 30 communes sur les 34 que compte l’île.

Et que dire d’un autre compère présent également en Martinique, Veolia Environnement, déjà condamné par le Conseil d’Etat, solidairement avec le groupe SUEZ Environnement, pour abus de position dominante Collective !

Alors ce décor planté, laisse comprendre que dans l’ombre des tuyaux percés, les multinationales des eaux et assainissement, se livrent dans l’ombre une vraie bataille d’intérêt, pour acquérir des contrats d’affermage convenus de manière douteuse.

La gestion de l’eau s’avère être un véritable bassin de corruption, par le biais des contrats de prestations avec des marges exorbitantes, souvent sans contrôle l‘évaluation des engagements de services. Et bien entendu en bout de chaine se sont les consommateurs qui  paieront  ces surfacturations sous la forme de surconsommation d’eau déguisées.

 

Vidéo Youtube de l’Interview du secrétaire général CGTM d’ODYSSI