La volonté inéluctable de la procureure de la République en Martinique de mettre le leader du RPPRAC en prison fait courir le risque de voir rallumer les flammes d’un incendie que l’on croyait éteint. On peut attribuer cette démarche incompréhensible à l’actuel ministre de l’intérieur qui veut démontrer à ses fans du partie « La République » et au-delà, à ses amis de l’extrême droite qu’il courtise, qu’il peut faire mieux que son prédécesseur. En effet si on admet l’existence d’une séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire on pourrait accepter de croire que les juges sont complètement indépendants des ministères et qu’ils fondent leurs décisions sur leur intime conviction. Cependant, le procureur de la république qui n’est pas un juge  applique la politique pénale du gouvernement et représente le ministère public devant les juridictions judiciaires, autrement dit, il prend ses ordres auprès du gouvernement qui lui dicte la conduite à tenir. Il lui reste cependant une certaine liberté d’expression au prétoire selon l’adage « la plume est serve mais la parole est libre. On voit mal la procureure de la république déroger aux ordres reçus de Matignon.

Pour le ministre de l’Intérieur, Rodrigue en prison c’est la possibilité de s’assurer un calme relatif pendant la période de Noël propice aux affaires. Mais deux événements peuvent venir contrecarrer ses plans : d’une part, la censure de l’actuel gouvernement qui met hors circuit le ministre de l’Intérieur, et d’autre part, la volonté démontrée par les membres de l’association RPPRAC de mener à bout son objectif de faire baisser les prix de la grande distribution en Martinique.

Il est évident que la décision de maintenir Rodrigue en prison sera prise après la « trêve des confiseurs » mais cela n’empêchera pas que se rallume le feu dans certains quartiers populaires. Maintenir Rodrigue en Prison c’est s’assurer d’un Noël chaud, un Noël au tison.